Milton Erickson : Différence entre versions

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{{Modèle:Infobox Personne |Image= Milton Erickson.jpg|Upricht =<!--pour régler la taille de l'image, valeur entre 0 et 1--> |Légende= |Date de naissance= 5 déc. 1901|Lieu de naissance=Aurum (Nevada), États-Unis |Date de décès= 25 mars 1980|Lieu de décès= Phoenix (Arizona), États-Unis|Nationalité= USA|Etude= Psychiatre|Profession= |Travaux= Thérapie brève}}
 
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'''Milton Hyland Erickson''', né le 5 décembre 1901 à Aurum (Nevada) et mort le 25 mars 1980 à [[Phoenix (Arizona)|Phoenix]] ([[Arizona]]), est un [[psychiatre]] et [[psychologue]] [[États-Unis|américain]] qui a joué un rôle important dans le renouvellement de l'[[hypnose]] clinique et a consacré de nombreux travaux à l'hypnose [[thérapie|thérapeutique]]. Son approche innovante en [[psychothérapie]] repose sur la conviction que le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu'il rencontre : il s'agit par conséquent d'utiliser ses compétences et ses possibilités d'adaptation personnelles. Atteint de [[poliomyélite]] à l'âge de dix-sept ans, Erickson a été une figure emblématique du « [[guérisseur blessé]] », expérimentant sur lui-même, lors de sa [[réadaptation]], certains phénomènes qu'il met ensuite en application dans l'hypnose thérapeutique<ref name=CPT1156>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, {{p.}}156.</ref>.
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'''Milton Hyland Erickson''', né le 5 décembre 1901 à Aurum (Nevada) et mort le 25 mars 1980 à Phoenix (Arizona), est un psychiatre et psychologue américain qui a joué un rôle important dans le renouvellement de l'hypnose clinique et a consacré de nombreux travaux à l'hypnose thérapeutique. Son approche innovante en psychothérapie repose sur la conviction que le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu'il rencontre : il s'agit par conséquent d'utiliser ses compétences et ses possibilités d'adaptation personnelles. Atteint de poliomyélite à l'âge de dix-sept ans, Erickson a été une figure emblématique du « guérisseur blessé », expérimentant sur lui-même, lors de sa réadaptation, certains phénomènes qu'il met ensuite en application dans l'hypnose thérapeutique<ref name=CPT1156>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 156.</ref>.
  
Au cours de sa carrière, Erickson a collaboré notamment avec [[Margaret Mead]], [[Gregory Bateson]], [[Lawrence Kubie]], [[Aldous Huxley]], [[John Weakland]], [[Jay Haley]] et [[Ernest Lawrence Rossi|Ernest Rossi]]. Il est considéré comme le père des thérapies brèves<ref name="UTHDC13">{{ouvrage|id=UTHDC|auteur=Jay Haley|titre=Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson|lieu=Paris|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1973}}, p. 9.</ref>. Ses travaux ont inspiré plusieurs approches thérapeutiques, dont l'[[hypnose ericksonienne]], la [[École de Palo Alto|thérapie brève de Palo Alto]]<ref name=ALREP>{{ouvrage|id=ALREP|auteur=Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia|titre=À la recherche de l'École de Palo Alto|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1992}}</ref>, la [[programmation neuro-linguistique]] et diverses autres techniques de traitement<ref name="MGA14">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|14}}.</ref>. Parmi ses élèves les plus connus figurent [[Stephen Gilligan]], William O'Hanlon, Stephen Lankton et Jeffrey Zeig.
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Au cours de sa carrière, Erickson a collaboré notamment avec Margaret Mead, Gregory Bateson, Lawrence Kubie, Aldous Huxley, John Weakland, Jay Haley et Ernest Rossi. Il est considéré comme le père des thérapies brèves<ref name="UTHDC">{{ouvrage|id=UTHDC|auteur=Jay Haley|titre=Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson|lieu=Paris|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1973|isbn=}} p. 9.</ref>. Ses travaux ont inspiré plusieurs approches thérapeutiques, dont l'hypnose ericksonienne, la thérapie brève de Palo Alto<ref name="ALREP">{{ouvrage|id=ALREP|auteur=Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia|titre=À la recherche de l'École de Palo Alto|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1992|isbn=}}</ref>, la programmation neuro-linguistique et diverses autres techniques de traitement<ref name="MGA14-4">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 14.</ref>. Parmi ses élèves les plus connus figurent Stephen Gilligan, William O'Hanlon, Stephen Lankton et Jeffrey Zeig.
  
 
== Biographie ==
 
== Biographie ==
 
=== La jeunesse ===
 
=== La jeunesse ===
Milton Erickson naît le 5 décembre 1901 à Aurum, une petite ville minière du [[Nevada]] aujourd'hui disparue. Son père, Charles, originaire de [[Chicago]] et descendant d'[[Immigration aux États-Unis|immigrés]] [[Scandinavie|scandinaves]], et sa mère, Clara, qui a du sang [[Amérindiens aux États-Unis|indien]] dans les veines, se sont mariés dans le [[Wisconsin]] en [[1881]]<ref name="CLR37">{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998}}, {{p.|37}}</ref>. Milton est atteint de troubles [[Sens (physiologie)|sensoriels]] et [[Perception|perceptifs]] [[Maladie congénitale|congénitaux]] : il est [[Daltonisme|daltonien]] et [[Amusie|amusique]]. Sa perception du monde modifiée lui fait prendre conscience dès son plus jeune âge du caractère relatif des cadres de références des [[Homo sapiens|êtres humains]]<ref name=CPT1ix>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, p. ix</ref>. Lorsque Milton et sa sœur aînée atteignent l'âge de la [[École|scolarité]], leurs parents s'installent à [[Lowell (Wisconsin)|Lowell]], dans le [[Wisconsin]], après y avoir acheté une ferme<ref name=I37>{{ouvrage|id=I|auteur=François Roustang|titre=Influence|lieu=Paris|éditeur=Minuit|année=1990}}, {{p.|37}}</ref>. Milton, ses sept sœurs et son frère, participent tous aux travaux de la ferme<ref name="ALREP202">{{ouvrage|id=ALREP|auteur=Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia|titre=À la recherche de l'École de Palo Alto|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1992}}, p. 202.</ref>. Avec la [[École|scolarisation]], on se rend compte que le jeune Milton n'est pas seulement incapable de reconnaître les [[Rythme (solfège)|rythmes]] et les [[Son (musique)|sonorités musicales]], mais qu'il est aussi atteint de [[dyslexie]] sévère<ref name="CLR37" />.
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Milton Erickson naît le 5 décembre 1901 à Aurum, une petite ville minière du Nevada aujourd'hui disparue. Son père, Charles, originaire de Chicago et descendant d'immigrés scandinaves, et sa mère, Clara, qui a du sang indien dans les veines, se sont mariés dans le Wisconsin en 1881<ref name="CLR">{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998|isbn=}} p. 37.</ref>. Milton est atteint de troubles sensoriels et perceptifs congénitaux : il est daltonien et amusique. Sa perception du monde modifiée lui fait prendre conscience dès son plus jeune âge du caractère relatif des cadres de références des êtres humains<ref name="CPT1">{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. IX.</ref>. Lorsque Milton et sa sœur aînée atteignent l'âge de la scolarité, leurs parents s'installent à Lowell, dans le Wisconsin, après y avoir acheté une ferme<ref name="I">{{ouvrage|id=I|auteur=François Roustang|titre=Influence|lieu=Paris|éditeur=Minuit|année=1990|isbn=}} p. 37.</ref>. Milton, ses sept sœurs et son frère, participent tous aux travaux de la ferme<ref>{{ouvrage|id=ALREP|auteur=Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia|titre=À la recherche de l'École de Palo Alto|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1992|isbn=}} p. 202.</ref>. Avec la scolarisation, on se rend compte que le jeune Milton n'est pas seulement incapable de reconnaître les rythmes et les sonorités musicales, mais qu'il est aussi atteint de dyslexie sévère<ref name="CLR" />.
  
En [[1919]], à l'âge de 17 ans<ref name="EE">{{ouvrage|id=EE|lang=en|auteur=Jeffrey Zeig|titre=Experiencing Erickson: An introduction to the man and his work|lieu=New York|éditeur=Brunner Mazel|année=1985}}</ref>, Erickson contracte une forme grave de [[poliomyélite]]<ref name="CPT1ix" />. Un soir, alors qu'il est au plus mal, alité dans sa chambre, il entend un médecin dire à sa mère dans la pièce voisine que son fils sera mort le lendemain matin. Erickson raconte comment il demande à sa mère de déplacer son lit de manière à pouvoir voir le coucher de soleil une dernière fois avant de mourir. Il vit alors ce qu'il appelle une expérience d'[[autohypnose]], au cours de laquelle il ne voit que le coucher de soleil, faisant abstraction de l'arbre et de la barrière qui entravent sa vue par la fenêtre<ref>Milton H. Erickson & Ernest Rossi, « Les expériences d'autohypnose de Milton H. Erickson », ''The American journal of clinical hypnosis'', juillet 1977, 20, p. 36-54</ref>. Il sort totalement [[Paralysie|paralysé]] d’un [[coma]] de trois jours, seulement capable de parler et de bouger les yeux<ref name="EE" />. Ne pouvant bouger, il meuble son ennui par des jeux d'observation, par lesquels il développe une capacité à percevoir les signes non verbaux émis à la limite du seuil de perception. Il observe, en voyant ses sœurs discuter entre elles, que souvent le langage verbal dit une chose alors que le langage du corps en dit une autre<ref name="CLR38">{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998}}, {{p.|38}}</ref>. {{citation|Elles pouvaient dire « oui » et penser « non » en même temps ... j'ai commencé à étudier le langage non verbal et le langage corporel}}<ref name="MVTA47">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982}}, {{p.|47}}</ref>. Ses efforts pour se rééduquer l'amènent à redécouvrir par lui-même beaucoup des phénomènes classiques de l'[[hypnose]] et la manière de les utiliser à des fins thérapeutiques<ref name="CPT1ix" />. Erickson raconte : {{citation|Je ne pouvais même pas dire où se trouvaient mes bras et mes jambes dans mon lit. C'est ainsi que j'ai passé des heures à essayer de localiser ma main, mon pied, ou mes orteils, en guettant la moindre sensation, et je suis devenu particulièrement attentif à ce que sont les mouvements}}<ref name="ATHT2">{{ouvrage|id=ATHT|lang=en|auteur=Jay Haley|titre=Advanced Techniques of Hypnosis & Therapy|lieu=|éditeur=Grune & Stratton|année=1967}}, p.2</ref>. Il passe aussi des heures entières à observer sa plus jeune sœur apprendre à marcher.
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En 1919, à l'âge de 17 ans<ref name="EE">{{ouvrage|id=EE|lang=en|auteur=Jeffrey Zeig|titre=Experiencing Erickson: An introduction to the man and his work|lieu=New York|éditeur=Brunner Mazel|année=1985|isbn=}}</ref>, Erickson contracte une forme grave de poliomyélite<ref name="CPT1" />. Un soir, alors qu'il est au plus mal, alité dans sa chambre, il entend un médecin dire à sa mère dans la pièce voisine que son fils sera mort le lendemain matin. Erickson raconte comment il demande à sa mère de déplacer son lit de manière à pouvoir voir le coucher de soleil une dernière fois avant de mourir. Il vit alors ce qu'il appelle une expérience d'autohypnose, au cours de laquelle il ne voit que le coucher de soleil, faisant abstraction de l'arbre et de la barrière qui entravent sa vue par la fenêtre<ref>Milton H. Erickson & Ernest Rossi, « Les expériences d'autohypnose de Milton H. Erickson », ''The American journal of clinical hypnosis'', juillet 1977, 20, p. 36-54.</ref>. Il sort totalement paralysé d’un coma de trois jours, seulement capable de parler et de bouger les yeux<ref name="EE" />. Ne pouvant bouger, il meuble son ennui par des jeux d'observation, par lesquels il développe une capacité à percevoir les signes non verbaux émis à la limite du seuil de perception. Il observe, en voyant ses sœurs discuter entre elles, que souvent le langage verbal dit une chose alors que le langage du corps en dit une autre<ref name="CLR38">{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998|isbn=}} p. 38.</ref>. {{Citation|texte=Elles pouvaient dire « oui » et penser « non » en même temps ... j'ai commencé à étudier le langage non verbal et le langage corporel}}<ref>{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982|isbn=}} p. 47.</ref>. Ses efforts pour se rééduquer l'amènent à redécouvrir par lui-même beaucoup des phénomènes classiques de l'hypnose et la manière de les utiliser à des fins thérapeutiques<ref name="CPT1" />. Erickson raconte : {{citation|texte=Je ne pouvais même pas dire où se trouvaient mes bras et mes jambes dans mon lit. C'est ainsi que j'ai passé des heures à essayer de localiser ma main, mon pied, ou mes orteils, en guettant la moindre sensation, et je suis devenu particulièrement attentif à ce que sont les mouvements}}<ref name="ATHT2">{{ouvrage|id=ATHT|lang=en|auteur=Jay Haley|titre=Advanced Techniques of Hypnosis & Therapy|lieu=|éditeur=Grune & Stratton|année=1967|isbn=}} p. 2.</ref>. Il passe aussi des heures entières à observer sa plus jeune sœur apprendre à marcher.
  
Erickson garde de nombreuses et douloureuses séquelles physiques de la polio. Conscient qu'il ne pourra pas devenir fermier, il décide de devenir médecin. En [[1921]], après onze mois d'entraînement, Erickson est capable de marcher avec des béquilles et s'inscrit parallèlement en médecine et en psychologie à l'[[université du Wisconsin]]. Le 15 juin 1922, avec seulement cinq dollars en poche, Erickson entreprend un périple solitaire de {{formatnum:1200}} [[Mille international|miles]] en [[canoë]] à travers les quatre lacs de la région de [[Madison (Wisconsin)|Madison]] dans le Wisconsin<ref name="MGA37">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|37}}.</ref>. Il revient de son aventure capable de marcher sans béquilles et de porter son canoë sur son dos, ses cinq dollars toujours en poche. En [[1923]], Erickson se marie pour la première fois.
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Erickson garde de nombreuses et douloureuses séquelles physiques de la polio. Conscient qu'il ne pourra pas devenir fermier, il décide de devenir médecin. En 1921, après onze mois d'entraînement, Erickson est capable de marcher avec des béquilles et s'inscrit parallèlement en médecine et en psychologie à l'université du Wisconsin. Le 15 juin 1922, avec seulement cinq dollars en poche, Erickson entreprend un périple solitaire de {{formatnum:1200}} miles en canoë à travers les quatre lacs de la région de Madison dans le Wisconsin<ref name="MGA37">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 37.</ref>. Il revient de son aventure capable de marcher sans béquilles et de porter son canoë sur son dos, ses cinq dollars toujours en poche. En 1923, Erickson se marie pour la première fois.
  
 
=== Premières expériences avec l'hypnose ===
 
=== Premières expériences avec l'hypnose ===
[[Fichier:Joseph Jastrow.jpg|thumb|left|Le [[Psychologie|psychologue]] [[Joseph Jastrow]] (1863-1944) a apporté son soutien à Milton Erickson dans ses travaux sur l'[[hypnose]].]]
 
  
En 1923 et [[1924]], Erickson, alors étudiant en troisième année de médecine, participe au séminaire sur l'[[hypnose]] organisé à l'[[université du Wisconsin]] par [[Clark L. Hull]], un des pères fondateurs avec Jean Leguirec de la [[psychologie expérimentale]] et des théories de l'[[apprentissage]] aux États-Unis<ref name=CPT15>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, {{p.|5}}</ref>. C'est avec Hull que prend naissance l'application de la [[méthode expérimentale]] à l'hypnose<ref name=RDLH97>{{ouvrage|id=RDLH|auteur=Léon Chertok (dir.)|titre=Résurgence de l'hypnose|lieu=|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1984}}, p. 97</ref>. Hull cherche à appliquer au domaine de l'hypnose une méthodologie stricte et reprend le fameux débat entre [[suggestion]] ([[École de Nancy (psychologie)|École de Nancy]]) et état modifié de conscience ([[École de la Salpêtrière (hypnose)|École de la Salpêtrière]])<ref name=RDLH98>{{ouvrage|id=RDLH|auteur=Léon Chertok (dir.)|titre=Résurgence de l'hypnose|lieu=|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1984}}, p. 98</ref>. La plupart des expériences de Hull se concentrent sur la question de la [[suggestion|suggestibilité]]. Prenant parti en faveur de l'École de Nancy, il ne mentionne jamais aucune base physiologique pour cet état particulier que serait l'hypnose.
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En 1923 et 1924, Erickson, alors étudiant en troisième année de médecine, participe au séminaire sur l'hypnose organisé à l'université du Wisconsin par Clark L. Hull, un des pères fondateurs avec Jean Leguirec de la psychologie expérimentale et des théories de l'apprentissage aux États-Unis<ref>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 5.</ref>. C'est avec Hull que prend naissance l'application de la méthode expérimentale à l'hypnose<ref>{{ouvrage|id=RDLH|auteur=Léon Chertok (dir.)|titre=Résurgence de l'hypnose|lieu=|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1984|isbn=}} p. 97.</ref>. Hull cherche à appliquer au domaine de l'hypnose une méthodologie stricte et reprend le fameux débat entre suggestion (École de Nancy Nancy) et état modifié de conscience (École de la Salpêtrière)<ref>{{ouvrage|id=RDLH|auteur=Léon Chertok (dir.)|titre=Résurgence de l'hypnose|lieu=|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1984|isbn=}} p. 98.</ref>. La plupart des expériences de Hull se concentrent sur la question de la suggestibilité. Prenant parti en faveur de l'École de Nancy, il ne mentionne jamais aucune base physiologique pour cet état particulier que serait l'hypnose.
  
Au printemps de 1923, Hull manifeste de l'intérêt pour le travail expérimental d'Erickson sur l'hypnose<ref name=CPT1172>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, p. 172</ref> et lui propose de poursuivre ses recherches pendant l'été et d'en faire le compte rendu en septembre devant le séminaire de troisième cycle sur l'hypnose que doit organiser le département de psychologie<ref>Selon Erickson, il s'agit probablement du premier cours officiel de troisième cycle sur l'hypnose organisé aux États-Unis.</ref>.
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Au printemps de 1923, Hull manifeste de l'intérêt pour le travail expérimental d'Erickson sur l'hypnose<ref>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 172.</ref> et lui propose de poursuivre ses recherches pendant l'été et d'en faire le compte rendu en septembre devant le séminaire de troisième cycle sur l'hypnose que doit organiser le département de psychologie<ref>Selon Erickson, il s'agit probablement du premier cours officiel de troisième cycle sur l'hypnose organisé aux États-Unis.</ref>.
  
Erickson met vite en doute la conviction de Hull selon laquelle l'opérateur, à travers ce qu'il dit et fait au sujet, est beaucoup plus important que les processus comportementaux internes du sujet sous hypnose<ref name=CPT16>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, {{p.|6}}</ref>. Il critique également {{citation|texte=l'acharnement de Hull à instaurer une « technique standard » pour l'induction}}<ref name="CPT16" /> sans tenir compte des différences individuelles entre les sujets. En octobre 1923, Erickson décide de mener ses propres recherches et commence à développer diverses techniques d'induction hypnotique permissive et indirecte<ref name=CPT119>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, {{p.|19}}</ref>. Les expériences menées par Erickson déplaisent à Hull, qui a l'impression qu'il ne tient pas assez compte de l'importance des suggestions et de la suggestibilité<ref name="CPT119" />. De son côté, Erickson s'oppose à Hull pour qui un sujet hypnotisé perçoit et ressent la réalité qui l'entoure de la même manière que lorsqu'il n'est pas hypnotisé<ref name=CPT147>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, {{p.|47}}</ref>. Alors qu'Erickson s'éloigne de Hull, il obtient le soutien d'autres professeurs, parmi lesquels le psychologue [[Joseph Jastrow]] et le [[neurologie|neurologue]] Hans Rees, qui avait beaucoup utilisé l'hypnose dans l'[[Deutsches Heer|armée allemande]] durant la [[Première Guerre mondiale]]<ref name=CPT149>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, {{p.|49}}</ref>.
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Erickson met vite en doute la conviction de Hull selon laquelle l'opérateur, à travers ce qu'il dit et fait au sujet, est beaucoup plus important que les processus comportementaux internes du sujet sous hypnose<ref name="MGA">{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 6.</ref>. Il critique également {{citation|texte=l'acharnement de Hull à instaurer une « technique standard » pour l'induction<ref name="MGA" /> sans tenir compte des différences individuelles entre les sujets.}}  En octobre 1923, Erickson décide de mener ses propres recherches et commence à développer diverses techniques d'induction hypnotique permissive et indirecte<ref name="CPT119-21">{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 19.</ref>. Les expériences menées par Erickson déplaisent à Hull, qui a l'impression qu'il ne tient pas assez compte de l'importance des suggestions et de la suggestibilité<ref name="CPT119-21" />. De son côté, Erickson s'oppose à Hull pour qui un sujet hypnotisé perçoit et ressent la réalité qui l'entoure de la même manière que lorsqu'il n'est pas hypnotisé<ref>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 47.</ref>. Alors qu'Erickson s'éloigne de Hull, il obtient le soutien d'autres professeurs, parmi lesquels le psychologue Joseph Jastrow et le neurologue Hans Rees, qui avait beaucoup utilisé l'hypnose dans l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale<ref>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 49.</ref>.
  
En [[1928]], Erickson obtient son doctorat en médecine en même temps que sa maîtrise de psychologie au ''Colorado general hospital''<ref name="UTHDC16">{{ouvrage|id=UTHDC|auteur=Jay Haley|titre=Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson|lieu=Paris|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1973}}, {{p.|16}}.</ref>. Il est ensuite stagiaire en psychiatrie au ''[[Colorado]] psychopathic hospital'', où on lui interdit de mentionner l'hypnose, puis médecin assistant au ''State Hospital for Mental Diseases'' à Howard ([[Rhode Island]]).
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En 1928, Erickson obtient son doctorat en médecine en même temps que sa maîtrise de psychologie au ''Colorado general hospital''<ref>{{ouvrage|id=UTHDC|auteur=Jay Haley|titre=Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson|lieu=Paris|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1973|isbn=}} p. 16.</ref>. Il est ensuite stagiaire en psychiatrie au ''Colorado psychopathic hospital'', où on lui interdit de mentionner l'hypnose, puis médecin assistant au ''State Hospital for Mental Diseases'' à Howard (Rhode Island).
  
 
=== Premiers articles sur l'hypnose ===
 
=== Premiers articles sur l'hypnose ===
D'avril [[1930]] à [[1934]], il est médecin-adjoint puis médecin-chef du service de recherche à l'hôpital d'État de [[Worcester (Massachusetts)|Worcester]] dans le [[Massachusetts]]. C'est à cette époque qu'il est autorisé officiellement à reprendre ses recherches en hypnose<ref name="CPT119" /> et qu'il publie son premier article sur le sujet<ref>« À propos d'éventuels effets préjudiciables de l'hypnose expérimentale », ''The American Journal of Abnormal and Social Psychology'', 1932, {{p.|312-327}}</ref>. En [[1933]], après dix ans de vie commune, Erickson se sépare de sa femme et obtient la garde de leurs trois enfants, Lance, Bert et Carol. En [[1934]] il devient directeur de la recherche psychiatrique à l'[[hôpital psychiatrique]] ''Eloise'', aussi appelé ''[[Comté de Wayne (Michigan)|Wayne County]] Hospital'', dans le [[Michigan]]. Cette même année, lors d'une réunion scientifique, il rencontre Elisabeth Moore, « Betty », alors étudiante en psychologie à l'université du Comté de Wayne, qui devient son assistante de recherche durant l'été [[1935]]<ref name="MGA6">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|6}}.</ref>. En [[1936]], Elisabeth devient psychologue et se marie avec Erickson<ref name="MGA7">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|7}}.</ref>. Ils ont ensemble cinq enfants (Betty Alice, Allan, Bobby, Roxie et Kristina). Elisabeth fait elle-même une carrière de psychologue et reste sa compagne et sa collaboratrice jusqu'à la fin de sa vie. Betty Erickson est connue pour avoir développé l'induction « spirale des sens » en autohypnose.
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D'avril 1930 à 1934, il est médecin-adjoint puis médecin-chef du service de recherche à l'hôpital d'État de Worcester dans le Massachusetts. C'est à cette époque qu'il est autorisé officiellement à reprendre ses recherches en hypnose<ref name="CPT119-21" /> et qu'il publie son premier article sur le sujet<ref>« À propos d'éventuels effets préjudiciables de l'hypnose expérimentale », ''The American Journal of Abnormal and Social Psychology'', 1932, p. 312-327.</ref>. En 1933, après dix ans de vie commune, Erickson se sépare de sa femme et obtient la garde de leurs trois enfants, Lance, Bert et Carol. En 1934 il devient directeur de la recherche psychiatrique à l'hôpital psychiatrique ''Eloise'', aussi appelé ''Wayne County Hospital'', dans le Michigan. Cette même année, lors d'une réunion scientifique, il rencontre Elisabeth Moore, « Betty », alors étudiante en psychologie à l'université du Comté de Wayne, qui devient son assistante de recherche durant l'été 1935<ref name="MGA-26">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 6.</ref>. En 1936, Elisabeth devient psychologue et se marie avec Erickson<ref>{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 7.</ref>. Ils ont ensemble cinq enfants (Betty Alice, Allan, Bobby, Roxie et Kristina). Elisabeth fait elle-même une carrière de psychologue et reste sa compagne et sa collaboratrice jusqu'à la fin de sa vie. Betty Erickson est connue pour avoir développé l'induction « spirale des sens » en autohypnose.
  
C'est dans le Michigan qu'Erickson réalise la plupart de ses expériences sur l'hypnose, notamment celles concernant la [[surdité]] hypnotique et le [[daltonisme]] hypnotique<ref name="CLR43">{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998}}, {{p.|43}}</ref>. C'est également à cette époque que le [[psychothérapeute]] et [[Neurologie|neurologue]] [[Lawrence Kubie]] commence à s'intéresser aux travaux d'Erickson et qu'ils publient ensemble plusieurs articles dans la revue ''Psychoanalytic quarterly''.
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C'est dans le Michigan qu'Erickson réalise la plupart de ses expériences sur l'hypnose, notamment celles concernant la surdité hypnotique et le daltonisme hypnotique<ref name="CLR-1">{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998|isbn=}} p. 43.</ref>. C'est également à cette époque que le psychothérapeute et neurologue Lawrence Kubie commence à s'intéresser aux travaux d'Erickson et qu'ils publient ensemble plusieurs articles dans la revue ''Psychoanalytic quarterly''.
  
 
=== La Seconde Guerre mondiale et la cybernétique ===
 
=== La Seconde Guerre mondiale et la cybernétique ===
[[Fichier:Margaret Mead NYWTS.jpg|thumb|L'[[Anthropologie|anthropologue]] [[Margaret Mead]] (1901-1978) fut une collaboratrice et une amie de Milton Erickson.]]
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De 1939 à 1948, Erickson est directeur de la recherche et de la formation psychiatrique au sein de l'hôpital psychiatrique ''Eloise''. À partir de 1940, il travaille pour le gouvernement des États-Unis dans le cadre de l'effort de guerre à une recherche sur la structure de personnalité japonaise et les effets de la propagande nazie<ref name="CLR-1" />. C'est dans ce contexte qu'il rencontre le couple d'anthropologues Gregory Bateson et Margaret Mead. Ces derniers le consultent à propos des processus de transe qu'ils ont pu observer dans leur travail de terrain à Bali<ref name="UTHDC" />. Pendant la guerre, il est également chargé d'évaluer les recrues, devant décider en quelques minutes de leur aptitude psychique à rejoindre l'armée<ref name="MGA41">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 41.</ref>.
De [[1939]] à [[1948]], Erickson est directeur de la recherche et de la formation psychiatrique au sein de l'hôpital psychiatrique ''Eloise''. À partir de [[1940]], il travaille pour le gouvernement des États-Unis dans le cadre de l'effort de guerre à une recherche sur la structure de personnalité [[japon]]aise et les effets de la propagande [[nazisme|nazie]]<ref name="CLR43" />. C'est dans ce contexte qu'il rencontre le couple d'[[Anthropologie|anthropologues]] [[Gregory Bateson]] et [[Margaret Mead]]. Ces derniers le consultent à propos des processus de [[transe]] qu'ils ont pu observer dans leur travail de terrain à [[Bali]]<ref name="UTHDC13" />. Pendant la guerre, il est également chargé d'évaluer les recrues, devant décider en quelques minutes de leur aptitude psychique à rejoindre l'armée<ref name="MGA41">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|41}}.</ref>.
 
  
Le 13 mai 1942, Kubie invite Erickson à la première [[Conférences Macy|conférence Macy]], organisée pendant deux jours à l'hôtel Beekman de [[New York]] sur le thème de l'« inhibition cérébrale »<ref name="TCG14">{{ouvrage|lang=en|id=TCG|auteur=Steve J. Heims|titre=The Cybernetics Group|lieu=Cambridge|éditeur=MIT Press|année=1991}}, {{p.|14}}.</ref>. La conférence, organisée par le directeur médical de la fondation Macy, Frank Fremont-Smith, est principalement consacrée à l'[[hypnose]] et aux réflexes conditionnés. Parmi les participants figurent le [[Neuropsychiatrie|neuropsychiatre]] et [[Mathématiques|mathématicien]] [[Warren McCulloch]], le [[Neurophysiologie|neurophysiologiste]] [[Arturo Rosenblueth]], Gregory Bateson et Margaret Mead. Les discussions sont principalement menées par Erickson et par le [[behaviorisme|béhavioriste]] Howard Liddell, spécialiste du [[Conditionnement (psychologie)|conditionnement]] des mammifères<ref name="TCG14" />. Cette conférence est à l'origine de l'émergence du mouvement [[cybernétique]].
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Le 13 mai 1942, Kubie invite Erickson à la première conférence Macy, organisée pendant deux jours à l'hôtel Beekman de New York sur le thème de l'« inhibition cérébrale »<ref name="TCG">{{ouvrage|lang=en|id=TCG|auteur=Steve J. Heims|titre=The Cybernetics Group|lieu=Cambridge|éditeur=MIT Press|année=1991|isbn=}} p. 14.</ref>. La conférence, organisée par le directeur médical de la fondation Macy, Frank Fremont-Smith, est principalement consacrée à l'hypnose et aux réflexes conditionnés. Parmi les participants figurent le neuropsychiatre et mathématicien Warren McCulloch, le neurophysiologiste Arturo Rosenblueth, Gregory Bateson et Margaret Mead. Les discussions sont principalement menées par Erickson et par le béhavioriste Howard Liddell, spécialiste du conditionnement des mammifères<ref name="TCG" />. Cette conférence est à l'origine de l'émergence du mouvement cybernétique.
  
La [[Seconde Guerre mondiale]] contribue en outre à relancer la question de l'hypnose, et en particulier son utilisation souvent efficace dans les [[névrose]]s de combat<ref name=RDLH99>{{ouvrage|id=RDLH|auteur=Léon Chertok (dir.)|titre=Résurgence de l'hypnose|lieu=|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1984}}, {{p.|99}}</ref>.
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La Seconde Guerre mondiale contribue en outre à relancer la question de l'hypnose, et en particulier son utilisation souvent efficace dans les névroses de combat<ref>{{ouvrage|id=RDLH|auteur=Léon Chertok (dir.)|titre=Résurgence de l'hypnose|lieu=|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1984|isbn=}} p. 99.</ref>.
  
Au début de l'automne [[1947]], il se blesse, notamment au visage, lors d'un accident de vélo dû à une collision avec un chien. En raison de ses nombreuses allergies, il décide de se faire administrer un traitement anti-[[tétanos]] par piqûres et dix jours plus tard, il tombe sévèrement malade (maladie sérique). Finalement, au printemps [[1948]], il est hospitalisé à l'hôpital universitaire du [[Michigan]], à [[Ann Arbor]]<ref name="EE" />.
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Au début de l'automne 1947, il se blesse, notamment au visage, lors d'un accident de vélo dû à une collision avec un chien. En raison de ses nombreuses allergies, il décide de se faire administrer un traitement anti-tétanos par piqûres et dix jours plus tard, il tombe sévèrement malade (maladie sérique). Finalement, au printemps 1948, il est hospitalisé à l'hôpital universitaire du Michigan, à Ann <ref name="EE" />.
  
 
=== Le sage de Phoenix ===
 
=== Le sage de Phoenix ===
[[Fichier:PhoenixStreetJuly1939Richfield.jpg|thumb|Une rue de [[Phoenix (Arizona)|Phoenix, Arizona]] à la fin des [[années 1930]].]]
 
  
En [[1948]], suivant le conseil de ses médecins d'aller vivre dans un endroit [[désert]]ique en raison de ses nombreuses [[allergie]]s, Erickson s'installe à [[Phoenix (Arizona)|Phoenix]], en [[Arizona]]<ref name="ALREP205">{{ouvrage|id=ALREP|auteur=Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia|titre=À la recherche de l'École de Palo Alto|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1992}}, {{p.|205}}.</ref>. Après avoir travaillé un an au sein de l'''Arizona State Hospital'', dirigé par son vieil ami le psychiatre John Larson<ref name="EE" />, il ouvre un cabinet de consultations privées<ref name=I37 /> à son domicile de Cypress Street, une modeste maison de briques. Son cabinet est une petite pièce contiguë à la salle à manger et son salon fait office de salle d'attente<ref name="UTHDC14">{{ouvrage|id=UTHDC|auteur=Jay Haley|titre=Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson|lieu=Paris|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1973}}, {{p.|14}}.</ref>. Étant toujours féru d'enseignement, Erickson commence alors à animer les ''Seminars on Hypnosis'', des [[Séminaire (enseignement)|ateliers]] de formation à l'hypnose qu'il donne à travers tous les [[États-Unis]]<ref name="MGA8">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|8}}.</ref>. En [[1949]], avec l'[[Obstétrique|obstétricien]] [[William Kroger]] et le [[Psychologie|psychologue]] [[André Weitzenhoffer]], il contribue à la création de la ''Society for Clinical and Experimental Hypnosis''. Pendant presque un an, au début des [[Années 1950|années cinquante]], Erickson et [[Aldous Huxley]] consacrent beaucoup de temps à préparer une étude commune sur les différents [[État modifié de conscience|états de conscience]]. Leur projet prend fin lorsqu'un incendie de broussailles détruit la maison de Huxley à [[Los Angeles]] et leurs carnets respectifs pour cette étude<ref>Milton H. Erickson, « À propos de la nature et des caractéristiques de différents états de conscience : une étude avec Aldous Huxley », ''The American journal of clinical hypnosis'', Juillet 1965, 8, {{p.|14-33}}.</ref>.
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En 1948, suivant le conseil de ses médecins d'aller vivre dans un endroit désertique en raison de ses nombreuses allergies, Erickson s'installe à Phoenix, en Arizona<ref name="ALREP205">{{ouvrage|id=ALREP|auteur=Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia|titre=À la recherche de l'École de Palo Alto|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1992|isbn=}} p. 205.</ref>. Après avoir travaillé un an au sein de l'''Arizona State Hospital'', dirigé par son vieil ami le psychiatre John Larson<ref name="EE" />, il ouvre un cabinet de consultations privées<ref name="I" /> à son domicile de Cypress Street, une modeste maison de briques. Son cabinet est une petite pièce contiguë à la salle à manger et son salon fait office de salle d'attente<ref name="UTHDC14">{{ouvrage|id=UTHDC|auteur=Jay Haley|titre=Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson|lieu=Paris|éditeur=Desclée de Brouwer|année=1973|isbn=}} p. 14.</ref>. Étant toujours féru d'enseignement, Erickson commence alors à animer les ''Seminars on Hypnosis'', des ateliers de formation à l'hypnose qu'il donne à travers tous les États-Unis<ref name="MGA8">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 8.</ref>. En 1949, avec l'obstétricien William Kroger et le psychologue André Weitzenhoffer, il contribue à la création de la ''Society for Clinical and Experimental Hypnosis''. Pendant presque un an, au début des années cinquante, Erickson et Aldous Huxley consacrent beaucoup de temps à préparer une étude commune sur les différents états de conscience. Leur projet prend fin lorsqu'un incendie de broussailles détruit la maison de Huxley à Los Angeles et leurs carnets respectifs pour cette étude<ref>Milton H. Erickson, « À propos de la nature et des caractéristiques de différents états de conscience : une étude avec Aldous Huxley », ''The American journal of clinical hypnosis'', Juillet 1965, 8, p. 14-33.</ref>.
  
En [[1950]], une jeune psychiatre, Linn Fenimore Cooper, propose à Erickson de mener avec elle une expérience sur la distorsion du temps en hypnose, partiellement financée par la [[National Advisory Committee for Aeronautics|NACA]] (qui devient la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] en [[1958]]). Ils publient ensemble les résultats de cette expérience en [[1954]]<ref>{{ouvrage|id=TDIH|lang=en|auteur=Milton H. Erickson et Linn Fenimore Cooper|titre=Time Distortion in Hypnosis: An Experimental and Clinical Investigation|lieu=Baltimore|éditeur=Williams & Wilkins|année=1954}}</ref>.
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En 1950, une jeune psychiatre, Linn Fenimore Cooper, propose à Erickson de mener avec elle une expérience sur la distorsion du temps en hypnose, partiellement financée par la National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) (qui devient la National Aeronautics and Space Administration (NASA) en 1958). Ils publient ensemble les résultats de cette expérience en 1954<ref>{{ouvrage|id=TDIH|lang=en|auteur=Milton H. Erickson et Linn Fenimore Cooper|titre=Time Distortion in Hypnosis : An Experimental and Clinical Investigation|lieu=Baltimore|éditeur=Williams & Wilkins|année=1954|isbn=}}</ref>.
  
C'est à cette époque, alors qu'il est âgé de 51 ans, qu'Erickson est une seconde fois victime de la [[Poliomyélite|polio]] sans qu'il soit possible ''a posteriori'' d'établir s'il s'agit d'une aggravation brusque d'un [[Poliomyelite#Syndrome post-polio|syndrome post-polio]] (caractérisé par des douleurs et faiblesses musculaires causées par l'usage systématique de muscles partiellement paralysés<ref name="CPT1ix" />{{,}}<ref name="EE" />), ou d'une authentique deuxième infection par une souche du [[Poliovirus|virus de la polio]] différente de celle ayant causé la maladie contractée en 1919<ref>{{ouvrage|id=ATHT|lang=en|auteur=Jay Haley|titre=Advanced Techniques of Hypnosis & Therapy|lieu=|éditeur=Grune & Stratton|année=1967}}, introduction.</ref>.
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C'est à cette époque, alors qu'il est âgé de 51 ans, qu'Erickson est une seconde fois victime de la polio sans qu'il soit possible ''a posteriori'' d'établir s'il s'agit d'une aggravation brusque d'un syndrome post-polio (caractérisé par des douleurs et faiblesses musculaires causées par l'usage systématique de muscles partiellement paralysés<ref name="CPT1" />,<ref name="EE" />), ou d'une authentique deuxième infection par une souche du virus de la polio différente de celle ayant causé la maladie contractée en 1919<ref>{{ouvrage|id=ATHT|lang=en|auteur=Jay Haley|titre=Advanced Techniques of Hypnosis & Therapy|lieu=|éditeur=Grune & Stratton|année=1967|isbn=}} introduction.</ref>.
  
Cette seconde attaque le laisse encore plus [[handicap]]é qu'auparavant, mais ayant déjà traversé une épreuve similaire, il applique à cette occasion les stratégies qu'il a mises au point pour retrouver sa force musculaire. N'ayant récupéré que partiellement, il est par la suite contraint de se déplacer en [[fauteuil roulant]] et souffre de [[Douleur chronique|douleurs chroniques]] qu'il combat par l'[[autohypnose]] :
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Cette seconde attaque le laisse encore plus handicapé qu'auparavant, mais ayant déjà traversé une épreuve similaire, il applique à cette occasion les stratégies qu'il a mises au point pour retrouver sa force musculaire. N'ayant récupéré que partiellement, il est par la suite contraint de se déplacer en fauteuil roulant et souffre de douleurs chroniques qu'il combat par l'autohypnose : {{Citation|texte=Il me faut en général une heure après le réveil pour me débarrasser complètement de la douleur. Cela m'était plus facile quand j'étais plus jeune : j'ai à présent plus de difficultés dans les muscles et les articulations... Ces derniers temps, la seule manière que j'ai trouvée de contrôler ma douleur est de m'asseoir dans mon lit, de tirer une chaise à côté et de presser mon larynx sur le dossier de la chaise. C'est très inconfortable, mais cet inconfort je le crée délibérément. (It usually takes me an hour after I awaken to get all the pain out. It used to be easier when I was younger. I have more muscle and joint difficulties now... Recently the only way I could get control over the pain was by sitting in bed, pulling a chair close, and pressing my larynx against the back of the chair. That was very uncomfortable: But it was discomfort I was deliberately creating)}}.
  
{{Citation|texte=Il me faut en général une heure après le réveil pour me débarrasser complètement de la douleur. Cela m'était plus facile quand j'étais plus jeune : j'ai à présent plus de difficultés dans les muscles et les articulations ... Ces derniers temps, la seule manière que j'ai trouvée de contrôler ma douleur est de m'asseoir dans mon lit, de tirer une chaise à côté et de presser mon larynx sur le dossier de la chaise. C'est très inconfortable, mais cet inconfort je le crée délibérément.}} ({{Citation étrangère|lang=en|It usually takes me an hour after I awaken to get all the pain out. It used to be easier when I was younger. I have more muscle and joint difficulties now... Recently the only way I could get control over the pain was by sitting in bed, pulling a chair close, and pressing my larynx against the back of the chair. That was very uncomfortable: But it was discomfort I was deliberately creating}}.)
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Passionné de botanique, Milton Erickson possède une riche collection de cactées, dont il est particulièrement fier<ref name="MGA10">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 10.</ref>. En raison de son daltonisme, il n'est capable de reconnaître qu'une seule couleur, le pourpre. Il possède donc de nombreux vêtements et objets de cette couleur. Il collectionne aussi les sculptures en bois de fer (le ''palo fierro'', ''Olneya tesota'') des Amérindiens Seri du désert de Sonora, au Mexique<ref name="MGA198">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 198.</ref>.
  
[[Fichier:Olneya-tesota-01.jpg|thumb|left|''Olneya tesota'', le [[bois de fer]] du [[désert de Sonora]] au [[Mexique]].]]
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En 1953, Erickson organise un séminaire de week-end sur l'hypnose à San Francisco. Jay Haley, qui participe à un programme de recherche sur l'étude de la communication dirigé par l'anthropologue Gregory Bateson, manifeste son désir d'y participer et Bateson organise la rencontre<ref name="UTHDC" />. Le 24 mai 1955, Bateson écrit la lettre suivante à Erickson : {{citation|texte=Cher Milton, Je t'écris parce qu’après bien des péripéties mon projet de recherche semble avoir atteint une position théorique qui nous permet de savoir les questions que nous souhaiterions te poser à propos de l'hypnose. Deux des membres de mon équipe, Jay Haley et John Weakland, ont fait quelques petites expériences avec l’hypnose depuis que Jay a suivi ton séminaire de San Francisco. Il devient plus évident qu'une meilleure connaissance de l’hypnose nous permettrait d’avancer dans notre travail}}<ref name="HDPDB">{{ouvrage|id=HDPDB|auteur=Jean-Jacques Wittezaele (dir.)|titre=La double contrainte. L'héritage des paradoxes de Bateson|lieu=Paris|éditeur=De Boeck|année=2008|isbn=}}</ref>. Erickson se montre intéressé par le projet et, de 1955 à 1960, Haley et John Weakland lui rendent souvent visite à Phoenix, où ils passent de longues heures à discuter avec lui de la nature de l'hypnose et à l'observer lorsqu'il travaille avec ses patients<ref name="UTHDC14" />. Au cours de cette période, Erickson se rend régulièrement à Palo Alto pour rencontrer les autres membres du projet, Bateson et le psychiatre Donald D. Jackson<ref name="HDPDB" />.
[[Fichier:Seri carving Aurora Astorga.JPG|thumb|Une sculpture d'animal en bois de fer (''Olneya tesota'') des Indiens Seri]]
 
  
Passionné de [[botanique]], Milton Erickson possède une riche collection de [[Cactaceae|cactées]], dont il est particulièrement fier<ref name="MGA10">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|10}}.</ref>. En raison de son [[daltonisme]], il n'est capable de reconnaître qu'une seule couleur, le [[pourpre]]. Il possède donc de nombreux vêtements et objets de cette couleur. Il collectionne aussi les sculptures en [[bois de fer]] (le ''palo fierro'', ''Olneya tesota'') des Amérindiens Seri du [[désert de Sonora]], au [[Mexique]]<ref name="MGA198">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|198}}.</ref>.
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En 1957, Erickson fonde l'''American Society of Clinical Hypnosis''<ref name="MVTA19">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982|isbn=}} p. 19.</ref> avec William Kroger en vue de proposer une alternative à l'hypnose « de laboratoire », focalisée sur les généralités plutôt que sur les spécificités de la transe et de son induction. Pendant dix ans, il est le directeur du journal de l'association, ''The American journal of clinical hypnosis''<ref name="MGA15">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 15.</ref>.
  
En [[1953]], Erickson organise un séminaire de week-end sur l'hypnose à [[San Francisco]]. [[Jay Haley]], qui participe à un programme de recherche sur l'étude de la communication dirigé par l'anthropologue Gregory Bateson, manifeste son désir d'y participer et Bateson organise la rencontre<ref name="UTHDC13" />. Le 24 mai 1955, Bateson écrit la lettre suivante à Erickson : {{citation|texte=Cher Milton, Je t'écris parce qu’après bien des péripéties mon projet de recherche semble avoir atteint une position théorique qui nous permet de savoir les questions que nous souhaiterions te poser à propos de l'hypnose. Deux des membres de mon équipe, Jay Haley et John Weakland, ont fait quelques petites expériences avec l’hypnose depuis que Jay a suivi ton séminaire de San Francisco. Il devient plus évident qu'une meilleure connaissance de l’hypnose nous permettrait d’avancer dans notre travail}}<ref name="HDPDB">{{ouvrage|id=HDPDB|auteur=Jean-Jacques Wittezaele (dir.)|titre=La double contrainte. L'héritage des paradoxes de Bateson|lieu=Paris|éditeur=De Boeck|année=2008}}</ref>. Erickson se montre intéressé par le projet et, de [[1955]] à [[1960]], Haley et [[John Weakland]] lui rendent souvent visite à [[Phoenix (Arizona)|Phoenix]], où ils passent de longues heures à discuter avec lui de la nature de l'hypnose et à l'observer lorsqu'il travaille avec ses patients<ref name="UTHDC14" />. Au cours de cette période, Erickson se rend régulièrement à [[Palo Alto]] pour rencontrer les autres membres du projet, Bateson et le psychiatre [[Donald D. Jackson]]<ref name="HDPDB" />.
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En 1970, Erickson quitte Cypress Street pour s'installer à Hayward Avenue. C'est en 1973, à la suite de la publication par Jay Haley de ''Uncommon therapy'', que le nom d'Erickson devient connu du grand public. L'année suivante, Erickson met fin à sa pratique de psychothérapeute<ref name="EE" /> et rencontre, par l'intermédiaire de Gregory Bateson, les fondateurs de la Programmation neuro-linguistique (PNL), Richard Bandler, John Grinder ainsi que Robert Dilts et Stephen Gilligan. Au cours des six dernières années de sa vie, Erickson accueille chez lui de nombreux psychothérapeutes venus du monde entier pour discuter avec eux d'hypnose, de thérapie et de la vie en général, au cours de séances quotidiennes de quatre à cinq heures<ref name="MVTA20">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982|isbn=}} p. 20.</ref>.
  
En [[1957]], Erickson fonde l'''American Society of Clinical Hypnosis''<ref name="MVTA19">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982}}, {{p.}}19.</ref> avec William Kroger en vue de proposer une alternative à l'hypnose « de laboratoire », focalisée sur les généralités plutôt que sur les spécificités de la [[transe]] et de son induction. Pendant dix ans, il est le directeur du journal de l'association, ''The American journal of clinical hypnosis''<ref name="MGA15">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.}}15.</ref>.
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En décembre 1980, à Phoenix, a lieu le premier congrès international consacré à Erickson ; cependant celui-ci meurt le 25 mars 1980 d'un choc septique, lié à une infection qui se manifeste sous la forme d'une péritonite<ref name="MVTA17">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982|isbn=}} p. 17.</ref>, six mois avant la tenue de cette manifestation. Le corps d'Erickson est incinéré, et ses cendres sont dispersées sur le mont ''Squaw Peak'' (aujourd'hui appelé ''Piestewa Peak''), où il envoyait souvent ses patients et ses élèves effectuer des tâches thérapeutiques<ref name="MGA33">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 33.</ref>.
 
 
En [[1970]], Erickson quitte Cypress Street pour s'installer à Hayward Avenue. C'est en [[1973]], à la suite de la publication par Jay Haley de ''Uncommon therapy'', que le nom d'Erickson devient connu du grand public. L'année suivante, Erickson met fin à sa pratique de psychothérapeute<ref name="EE" /> et rencontre, par l'intermédiaire de [[Gregory Bateson]], les fondateurs de la [[Programmation neuro-linguistique|PNL]], [[Richard Bandler]], [[John Grinder]] ainsi que Robert Dilts et Stephen Gilligan. Au cours des six dernières années de sa vie, Erickson accueille chez lui de nombreux psychothérapeutes venus du monde entier pour discuter avec eux d'hypnose, de thérapie et de la vie en général, au cours de séances quotidiennes de quatre à cinq heures<ref name="MVTA20">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982}}, {{p.}}20.</ref>.
 
 
 
En décembre 1980, à Phoenix, a lieu le premier congrès international consacré à Erickson ; cependant celui-ci meurt le 25 mars|1980 d'un choc septique, lié à une infection qui se manifeste sous la forme d'une péritonite<ref name="MVTA17">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982}}, {{p.}}17.</ref>, six mois avant la tenue de cette manifestation. Le corps d'Erickson est incinéré, et ses cendres sont dispersées sur le mont ''Squaw Peak'' (aujourd'hui appelé ''Piestewa Peak''), où il envoyait souvent ses patients et ses élèves effectuer des tâches thérapeutiques<ref name="MGA33">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.}}33.</ref>.
 
 
 
[[Fichier:Piestewa Peak.jpg|thumb|upright=3.2|center|Le ''Squaw peak'', près de Phoenix, Arizona, où les cendres de Milton Erickson ont été dispersées après sa mort.]]
 
  
 
== Principaux apports en psychothérapie ==
 
== Principaux apports en psychothérapie ==
 
=== Méfiance à l'égard des théories psychologiques ===
 
=== Méfiance à l'égard des théories psychologiques ===
Erickson était convaincu qu'aucune théorie psychologique ne pouvait rendre compte de l'infinie diversité des êtres humains. C'est pourquoi il considérait que la manière d'aider une personne à résoudre ses problèmes devait toujours être développée sur mesure, pour pouvoir répondre à ses besoins uniques. Pour lui, les théories sur les manières de penser et de se comporter risquent le plus souvent de nous enfermer dans des perceptions et des attitudes inadéquates<ref name="MGA4">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|4}}.</ref>. C'est pourquoi, dans son approche radicalement empirique, il évitait d'utiliser les principes généraux issus de modèles « scientifiques » de psychothérapie et d'hypnose, qui mettent l'accent sur une standardisation de l'approche diagnostique et du mode d'intervention<ref name="MGA14" />. En d'autres termes, pour lui, il n'y a de thérapie que si le thérapeute réussit à découvrir ce qui convient à cette personne particulière en ce moment particulier<ref name="I38">{{ouvrage|id=I|auteur=François Roustang|titre=Influence|lieu=Paris|éditeur=Minuit|année=1990}}, {{p.|38}}.</ref>. Son amie, l'anthropologue [[Margaret Mead]], déclare : {{citation|Milton Erickson ne résolvait jamais un problème d'une manière déjà utilisée s'il pouvait en trouver une nouvelle - et généralement il le pouvait}}<ref name="LFTF4">{{ouvrage|lang=en|id=LFTF|auteur=Margaret Mead|titre=Letters from the field|lieu=New York|éditeur=Harper & Row|année=1977}}, {{p.|4}}</ref>. Elle souligne que c'est aussi ce qui constituait une barrière pour la transmission de ce qu'il connaissait<ref name="LFTF5">{{ouvrage|lang=en|id=LFTF|auteur=Margaret Mead|titre=Letters from the field|lieu=New York|éditeur=Harper & Row|année=1977}}, {{p.|5}}</ref>.
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Erickson était convaincu qu'aucune théorie psychologique ne pouvait rendre compte de l'infinie diversité des êtres humains. C'est pourquoi il considérait que la manière d'aider une personne à résoudre ses problèmes devait toujours être développée sur mesure, pour pouvoir répondre à ses besoins uniques. Pour lui, les théories sur les manières de penser et de se comporter risquent le plus souvent de nous enfermer dans des perceptions et des attitudes inadéquates<ref name="MGA4">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 4.</ref>. C'est pourquoi, dans son approche radicalement empirique, il évitait d'utiliser les principes généraux issus de modèles « scientifiques » de psychothérapie et d'hypnose, qui mettent l'accent sur une standardisation de l'approche diagnostique et du mode d'intervention<ref name="MGA14-4" />. En d'autres termes, pour lui, il n'y a de thérapie que si le thérapeute réussit à découvrir ce qui convient à cette personne particulière en ce moment particulier<ref name="I38">{{ouvrage|id=I|auteur=François Roustang|titre=Influence|lieu=Paris|éditeur=Minuit|année=1990|isbn=}} p. 38.</ref>. Son amie, l'anthropologue Margaret Mead, déclare : {{citation|texte=Milton Erickson ne résolvait jamais un problème d'une manière déjà utilisée s'il pouvait en trouver une nouvelle - et généralement il le pouvait}}<ref name="LFTF4">{{ouvrage|lang=en|id=LFTF|auteur=(en) Margaret Mead|titre=Letters from the field|lieu=New York|éditeur=Harper & Row|année=1977|isbn=}} p. 4.</ref>. Elle souligne que c'est aussi ce qui constituait une barrière pour la transmission de ce qu'il connaissait<ref name="LFTF5">{{ouvrage|lang=en|id=LFTF|auteur=(en) Margaret Mead|titre=Letters from the field|lieu=New York|éditeur=Harper & Row|année=1977|isbn=}} p. 5.</ref>.
  
 
=== Un art de l'observation ===
 
=== Un art de l'observation ===
Dans son enseignement en psychothérapie, Erickson apprenait à ses élèves à bien observer le patient sans avoir d'idées préconçues sur lui. Il considérait en outre que l'apprentissage de l'hypnose et de l'[[autohypnose]] était un excellent moyen pour le thérapeute de développer ses capacités d'observation. Il soulignait qu'il était lui-même le plus souvent en transe lorsqu'il menait des séances de thérapie. Dans un article publié avec [[Ernest Lawrence Rossi|Ernest Rossi]] en 1977, il déclare : {{citation|texte=quand il y a une question cruciale à propos d'un patient et que je ne veux pas passer à côté du moindre détail, j'entre en transe}}<ref name=CPT1146>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, {{p.|146}}</ref>. Pour lui, la transe du thérapeute lui permet notamment d'être plus conscient des nombreux messages subliminaux non verbaux que les patients émettent inconsciemment<ref name="MGA40">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|40}}.</ref>. Erickson ne voulait pas être considéré comme un gourou ou un magicien. Il insistait sur le fait que tout ce qu'il faisait était le résultat de l'observation attentive de la personne et de la réponse aux communications de cette dernière<ref name="MGA6" />.
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Dans son enseignement en psychothérapie, Erickson apprenait à ses élèves à bien observer le patient sans avoir d'idées préconçues sur lui. Il considérait en outre que l'apprentissage de l'hypnose et de l'autohypnose était un excellent moyen pour le thérapeute de développer ses capacités d'observation. Il soulignait qu'il était lui-même le plus souvent en transe lorsqu'il menait des séances de thérapie. Dans un article publié avec Ernest Rossi en 1977, il déclare : {{citation|texte=quand il y a une question cruciale à propos d'un patient et que je ne veux pas passer à côté du moindre détail, j'entre en transe}}<ref>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 146</ref>. Pour lui, la transe du thérapeute lui permet notamment d'être plus conscient des nombreux messages subliminaux non verbaux que les patients émettent inconsciemment<ref>{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 40.</ref>. Erickson ne voulait pas être considéré comme un gourou ou un magicien. Il insistait sur le fait que tout ce qu'il faisait était le résultat de l'observation attentive de la personne et de la réponse aux communications de cette dernière<ref name="MGA-26" />.
  
 
=== Une conception nouvelle de l'inconscient ===
 
=== Une conception nouvelle de l'inconscient ===
Un des apports fondamentaux d'Erickson en psychothérapie est l'idée que l'[[inconscient]] de la personne est une partie bénigne et utile pour elle<ref name="MGA4" />. Erickson a une position [[réalisme (philosophie)|réaliste]], au sens philosophique du terme, en ce qui concerne l'inconscient : il croit en son existence réelle<ref name="CLR290">{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998}}, {{p.|290}}</ref>. Selon sa conception, l'inconscient n'est pas la menace pulsionnelle qui, selon la théorie [[psychanalyse|psychanalytique]], vient perturber la vie consciente et a donc contraint au refoulement. Bien au contraire, pour Erickson, l'inconscient est la source des énergies nouvelles que le patient ignore et auxquelles il devra apprendre à faire une place de plus en plus grande<ref name="I52">{{ouvrage|id=I|auteur=François Roustang|titre=Influence|lieu=Paris|éditeur=Minuit|année=1990}}, {{p.|52}}.</ref>. Le souci principal du thérapeute doit être de découvrir ou, mieux encore, de faire découvrir les ressources, ignorées du patient, qui vont lui permettre d'opérer en lui une modification<ref name="I39">{{ouvrage|id=I|auteur=François Roustang|titre=Influence|lieu=Paris|éditeur=Minuit|année=1990}}, {{p.|39}}.</ref>. Erickson voit l'inconscient soit comme un sujet agissant, doté de caractéristiques différentes du moi conscient de la personne, soit comme un stock d'apprentissages, véritable réservoir de ressources pour la personne<ref name="CLR410">{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998}}, {{p.|410}}</ref>. Cette conception de l'inconscient est liée à sa compréhension de l'[[hypnose]], qu'il définit comme {{citation|texte=l'évocation et l'utilisation des apprentissages inconscients}}<ref name="MVTA28">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982}}, {{p.}}28</ref>.
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Un des apports fondamentaux d'Erickson en psychothérapie est l'idée que l'inconscient de la personne est une partie bénigne et utile pour elle<ref name="MGA4">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 4.</ref>. Erickson a une position réaliste, au sens philosophique du terme, en ce qui concerne l'inconscient : il croit en son existence réelle<ref>{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998|isbn=}} p. 290.</ref>. Selon sa conception, l'inconscient n'est pas la menace pulsionnelle qui, selon la théorie psychanalytique, vient perturber la vie consciente et a donc contraint au refoulement. Bien au contraire, pour Erickson, l'inconscient est la source des énergies nouvelles que le patient ignore et auxquelles il devra apprendre à faire une place de plus en plus grande<ref name="I52">{{ouvrage|id=I|auteur=François Roustang|titre=Influence|lieu=Paris|éditeur=Minuit|année=1990|isbn=}} p. 52.</ref>. Le souci principal du thérapeute doit être de découvrir ou, mieux encore, de faire découvrir les ressources, ignorées du patient, qui vont lui permettre d'opérer en lui une modification<ref name="I39">{{ouvrage|id=I|auteur=François Roustang|titre=Influence|lieu=Paris|éditeur=Minuit|année=1990|isbn=}} p. 39.</ref>. Erickson voit l'inconscient soit comme un sujet agissant, doté de caractéristiques différentes du moi conscient de la personne, soit comme un stock d'apprentissages, véritable réservoir de ressources pour la personne<ref>{{ouvrage|id=CLR|auteur=Thierry Melchior|titre=Créer le réel. Hypnose et thérapie|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=1998|isbn=}} p. 410.</ref>. Cette conception de l'inconscient est liée à sa compréhension de l'hypnose, qu'il définit comme {{citation|texte=l'évocation et l'utilisation des apprentissages inconscients}}<ref name="MVTA28">{{ouvrage|id=MVTA|auteur=Sidney Rosen|titre=Ma voix t'accompagnera|lieu=Paris|éditeur=Hommes et Groupes|année=1982|isbn=}} p. 28</ref>.
  
Pour Erickson, chacun a en lui les ressources, la capacité de soulager ses propres souffrances et de résoudre ses problèmes d'une manière qui ne doit pas nécessairement être comprise au niveau cognitif<ref name="MGA5">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009}}, {{p.|5}}.</ref>. Pour lui, il n'est pas important que qui que ce soit, même la personne elle-même, comprenne comment les changements se produisent. Il est seulement important qu'ils se produisent. L'inconscient accomplit des faits dont la conscience est incapable, et qu'elle ne conçoit souvent même pas. Mais c'est à condition que la conscience se borne à demander son secours à l'inconscient, sans préjuger ni de la manière, ni du moment qu'il choisira pour agir, et qu'elle s'abstienne entièrement d'interférer avec son action<ref name="ESTS247">{{ouvrage|id=ESTS|auteur=Jean-François Billeter|lien auteur=Jean-François Billeter|titre=Études sur [[Tchouang-tseu|Tchouang Tseu]]|lieu=Paris|éditeur=Allia|année=2004}}, {{p.|247}}</ref>.
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Pour Erickson, chacun a en lui les ressources, la capacité de soulager ses propres souffrances et de résoudre ses problèmes d'une manière qui ne doit pas nécessairement être comprise au niveau cognitif<ref name="MGA5">{{ouvrage|id=MGA|auteur=Betty Alice Erickson et Bradford Keeney|titre=Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain|lieu=|éditeur=Satas|année=2009|isbn=}} p. 5.</ref>. Pour lui, il n'est pas important que qui que ce soit, même la personne elle-même, comprenne comment les changements se produisent. Il est seulement important qu'ils se produisent. L'inconscient accomplit des faits dont la conscience est incapable, et qu'elle ne conçoit souvent même pas. Mais c'est à condition que la conscience se borne à demander son secours à l'inconscient, sans préjuger ni de la manière, ni du moment qu'il choisira pour agir, et qu'elle s'abstienne entièrement d'interférer avec son action<ref name="ESTS247">{{ouvrage|id=ESTS|auteur=Jean-François Billeter|lien auteur=Jean-François Billeter|titre=Études sur Tchouang-tseu|Tchouang Tseu|lieu=Paris|éditeur=Allia|année=2004|isbn=}} p. 247.</ref>.
  
En outre, cela vaut aussi pour le thérapeute. Ainsi, Erickson déclare: {{citation|texte=Quand vous avez un problème avec un patient, vous y réfléchissez, vous trouvez dans votre esprit inconscient comment vous allez régler ce problème.  Puis, deux semaines plus tard, vous dites ce qu'il faut quand il faut.  Mais vous n'avez aucun intérêt à le savoir à l'avance, parce que dès que vous le savez consciemment, vous commencez à vouloir l'améliorer et vous gâchez tout}}<ref name=CPT1150>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980}}, {{p.|150}}</ref>.
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En outre, cela vaut aussi pour le thérapeute. Ainsi, Erickson déclare: {{citation|texte=Quand vous avez un problème avec un patient, vous y réfléchissez, vous trouvez dans votre esprit inconscient comment vous allez régler ce problème.  Puis, deux semaines plus tard, vous dites ce qu'il faut quand il faut.  Mais vous n'avez aucun intérêt à le savoir à l'avance, parce que dès que vous le savez consciemment, vous commencez à vouloir l'améliorer et vous gâchez tout}}<ref name=CPT1150>{{ouvrage|id=CPT1|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion|lieu=|éditeur=Satas|année=1980|isbn=}} p. 150.</ref>.
  
 
=== L'approche utilisationnelle ===
 
=== L'approche utilisationnelle ===
Dans ses supervisions, Erickson insistait sur l'importance d'établir le contact avec le patient sur son propre terrain et de créer des situations dans lesquelles le patient peut prendre conscience de ses propres capacités à modifier sa manière de penser<ref name="ALREP" />. En d'autres termes, pour Erickson, {{citation|texte=la première chose à faire en psychothérapie est de ne pas essayer de contraindre l'être humain à modifier sa manière de penser ; il est préférable de créer des situations dans lesquelles l'individu modifiera lui-même volontairement sa façon de penser}}<ref name="EE149">{{ouvrage|lang=en|auteur=Jeffrey Zeig|titre=Experiencing Erickson: An introduction to the man and his work|lieu=New York|éditeur=Brunner Mazel|année=1985}}, {{p.|149}}</ref>. De manière plus générale, comme le souligne [[John Weakland|Weakland]] dès [[1956]], {{citation|texte=Erickson prend tout comme un mouvement vers lui. Il dit que la résistance est une proposition de jeu ; ce qui veut dire qu’il prend l’aspect positif de tout et l’utilise pour construire une interaction…}}<ref name="HDPDB" />.
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Dans ses supervisions, Erickson insistait sur l'importance d'établir le contact avec le patient sur son propre terrain et de créer des situations dans lesquelles le patient peut prendre conscience de ses propres capacités à modifier sa manière de penser<ref name="ALREP" />. En d'autres termes, pour Erickson, {{citation|texte=la première chose à faire en psychothérapie est de ne pas essayer de contraindre l'être humain à modifier sa manière de penser ; il est préférable de créer des situations dans lesquelles l'individu modifiera lui-même volontairement sa façon de penser}}<ref>(en) Jeffrey Zeig, Experiencing Erickson: An introduction to the man and his work, New York, Brunner Mazel, 1985, p. 149.</ref>. De manière plus générale, comme le souligne John Weakland dès 1956, {{citation|texte=Erickson prend tout comme un mouvement vers lui. Il dit que la résistance est une proposition de jeu ; ce qui veut dire qu’il prend l’aspect positif de tout et l’utilise pour construire une interaction…}}<ref name="HDPDB" />.
  
 
== Controverses ==
 
== Controverses ==
Le psychiatre [[Donald deAvila Jackson|Don Jackson]], qui étudia et admira le travail de Milton Erickson, n'en est pas moins prudent, voire méfiant, questionnant les motivations d'Erickson et se demandant si les changements qu'il obtenait avec ses patients étaient durables. Ainsi, il déclare: {{citation|texte=Il me semble, lorsque je lis ce qu’il écrit, que sa principale préoccupation c’est de faire la preuve de sa propre habilité à être efficace. Et je trouve que c’est quelque peu différent de chercher à obtenir une certaine gratification à travers la relation, ce que, je pense, la plupart des thérapeutes recherchent plutôt… Je connais la joie de faire quelque chose de brillant ; c’est une magnifique sensation de couper la tête et de la brandir fièrement, mais je ne suis pas sûr qu’avec le temps…}}<ref name="HDPDB" />.
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Le psychiatre Don Jackson, qui étudia et admira le travail de Milton Erickson, n'en est pas moins prudent, voire méfiant, questionnant les motivations d'Erickson et se demandant si les changements qu'il obtenait avec ses patients étaient durables. Ainsi, il déclare: {{citation|texte=Il me semble, lorsque je lis ce qu’il écrit, que sa principale préoccupation c’est de faire la preuve de sa propre habilité à être efficace. Et je trouve que c’est quelque peu différent de chercher à obtenir une certaine gratification à travers la relation, ce que, je pense, la plupart des thérapeutes recherchent plutôt… Je connais la joie de faire quelque chose de brillant ; c’est une magnifique sensation de couper la tête et de la brandir fièrement, mais je ne suis pas sûr qu’avec le temps…}}<ref name="HDPDB" />.
  
Un autre ami et collaborateur d'Erickson, le chercheur [[André Weitzenhoffer]], a fait état de nombreuses fois de ses craintes concernant la nature de l'héritage d'Erickson, étant donnée la grande hétérogénéité des praticiens se réclamant de son travail. Il a en particulier critiqué la vision proposée par [[Richard Bandler]] et [[John Grinder]], qu'il juge {{citation|frelatée et parfois fantaisiste}}<ref name="TPOH">{{ouvrage|id=TPOH|lang=en|auteur=André Weitzenhoffer|titre=The Practice of Hypnotism|lieu=New York|éditeur=John Wiley & Sons Inc.|année=1989}}</ref>.
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Un autre ami et collaborateur d'Erickson, le chercheur André Weitzenhoffer, a fait état de nombreuses fois de ses craintes concernant la nature de l'héritage d'Erickson, étant donnée la grande hétérogénéité des praticiens se réclamant de son travail. Il a en particulier critiqué la vision proposée par Richard Bandler et John Grinder, qu'il juge {{citation|texte=frelatée et parfois fantaisiste}}<ref name="TPOH">{{ouvrage|id=TPOH|lang=en|auteur=André Weitzenhoffer|titre=The Practice of Hypnotism|lieu=New York|éditeur=John Wiley & Sons Inc.|année=1989|isbn=}}</ref>. Il est rejoint en cela en France par le Dr Jean Godin dont il préface d’ailleurs le livre. Jean Godin importe néanmoins en France les thèses d’Erickson avec la création du premier Institut Milton Erickson de France en 1982, puis l’Association Française de Nouvelle Hypnose en 1992.
  
== Chronologie ==
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Bernard Sensfelder, psychologue et hypnothérapeute travaillant dans la lignée de François Roustang, tout en reconnaissant à Erickson le génie de créer une thérapie différente pour chaque individu, émet plusieurs réserves<ref>« Quelques divergences de fond entre l’hypnose de l’Eïnophonie/thérapie et celle de Milton Erickson », sur https://eïnophonie.com (consulté le 19 mars 2017).</ref>.
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*L'approche ericksonienne suppose qu'il faut répondre à la demande du patient. Or, pour Sensfelder, rien ne dit que le changement de comportement demandé par le patient aille dans le sens de l'émergence de sa quiddité.
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*« Pour Milton Erickson, tous les moyens sont bons si l'objectif est respectable. » Sensfelder plaide pour un cadre éthique rigoureux et estime qu'Erickson recourt à la manipulation. Sur ce point, Roustang dit quant à lui que « Erickson manipule de façon honteuse des gens. C'est certain ! Et pourtant c'est la seule manière pour lui de respecter la liberté [du patient]<ref>« Rencontres et conférences de l'ARCHE : François Roustang, moments choisis » (consulté le 17 mars 2017).</ref>. »
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*Enfin, il estime qu'Erickson, américain - par conséquent très centré sur l'efficacité et la résolution de problèmes - est trop dans l'optique de faire. De ce point de vue, il juge que l'approche de François Roustang, qui consiste à « ne rien faire pour que quelque chose se fasse », à l'exact opposé de celle de Milton Erickson, est préférable. Elle permettrait à "l'Être qui est présent de se manifester, pour investir son propre corps et se libérer de ses entraves"<ref>« Quelques divergences de fond entre l’hypnose de l’Eïnophonie/thérapie et celle de Milton Erickson », sur https://eïnophonie.com (consulté le 19 mars 2017).</ref>.
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== Chronologie ==
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*1901 : Naissance à Aurum, Nevada, États-Unis, le 5 décembre.
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*1919 : Milton Erickson contracte la poliomyélite.
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*1921 : Débute ses études en médecine et psychologie à l'université du Wisconsin.
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*1923 : Premier mariage et participation au séminaire sur l'hypnose de Clark L. Hull.
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*1928 : Doctorat en médecine et maîtrise de psychologie.
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*1930–1934 : Médecin-adjoint puis médecin-chef du service de recherche à l'hôpital d'État de Worcester dans le Massachusetts.
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*1936 : Mariage avec Elisabeth Moore.
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*1939–1948 : Directeur de la recherche et de la formation psychiatrique au sein de l'hôpital psychiatrique Eloise.
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*1942 : Participe à la première conférence Macy.
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*1948 : Déménage pour Phoenix, Arizona.
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*1953 : Deuxième « attaque de polio ».
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*1955–1960 : Rencontres régulières avec Jay Haley et John Weakland.
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*1973 : Publication de Uncommon therapy par Jay Haley.
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*1974 : Rencontre avec Bandler et Grinder.
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*1980 : Décès à Phoenix, Arizona, le 25 mars.
  
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== Bibliographie ==
  
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  at:1901 text:"1901: Naissance à Aurum, Nevada, États-Unis, le 5 décembre."
 
  at:1919 text:"1919: Milton Erickson contracte la poliomyélite."
 
  at:1921 text:"1921: Débute ses études en médecine et psychologie à l'université du Wisconsin."
 
  at:1923 text:"1923: Premier mariage et participation au séminaire sur l'hypnose de Clark L. Hull."
 
  at:1928 text:"1928: Doctorat en médecine et maîtrise de psychologie."
 
  at:1936 text:"1936: Mariage avec Elisabeth Moore."
 
  at:1942 text:"1942: Participe à la première conférence Macy."
 
  at:1948 text:"1948: Déménage pour Phoenix, Arizona."
 
  at:1953 text:"1953: Deuxième « attaque de polio »."
 
  at:1973 text:"1973: Publication de Uncommon therapy par Jay Haley."
 
  at:1974 text:"1974: Rencontre avec Bandler et Grinder."
 
  at:1980 text:"1980: Décès à Phoenix, Arizona, le 25 mars."
 
 
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  from:1930 till:1934 color:gray  $right  text:"1930 – 1934: Médecin-adjoint puis médecin-chef du service de recherche à l'hôpital d'État de Worcester dans le Massachusetts."
 
  from:1939 till:1948 color:gray  $right  text:"1939 – 1948: Directeur de la recherche et de la formation psychiatrique au sein de l'hôpital psychiatrique Eloise."
 
  from:1955 till:1960 color:gray  $right  text:"1955 – 1960: Rencontres régulières avec Jay Haley et John Weakland."
 
 
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== Bibliographie ==
 
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=== Livres de Milton Erickson ===
 
=== Livres de Milton Erickson ===
 
*{{ouvrage|id=TDIH|lang=en|auteur=Milton H. Erickson et Linn Fenimore Cooper|titre=Time Distortion in Hypnosis: An Experimental and Clinical Investigation|lieu=Baltimore|éditeur=Williams & Wilkins|année=1954|isbn=1-899836-95-0}}
 
*{{ouvrage|id=TDIH|lang=en|auteur=Milton H. Erickson et Linn Fenimore Cooper|titre=Time Distortion in Hypnosis: An Experimental and Clinical Investigation|lieu=Baltimore|éditeur=Williams & Wilkins|année=1954|isbn=1-899836-95-0}}
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*{{ouvrage|id=EH|lang=en|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=Experiencing Hypnosis|lieu=New York|éditeur=Irvington|année=1981|isbn=0-8290-0246-4}}
 
*{{ouvrage|id=EH|lang=en|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=Experiencing Hypnosis|lieu=New York|éditeur=Irvington|année=1981|isbn=0-8290-0246-4}}
 
*{{ouvrage|id=FM|lang=en|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=The February man: Evolving Consciousness and Identity in Hypnotherapy|lieu=New York|éditeur=Brunner/Mazel|année=1989|isbn=0-4159-9095-5}}
 
*{{ouvrage|id=FM|lang=en|auteur=Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi|titre=The February man: Evolving Consciousness and Identity in Hypnotherapy|lieu=New York|éditeur=Brunner/Mazel|année=1989|isbn=0-4159-9095-5}}
 
=== Articles de Milton Erickson ===
 
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| titre          = À propos de deux techniques d'hypnose : « La Surprise » et « Mon-Ami John » : Signaux minimes et expérimentation dans la vie quotidienne
 
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| titre          = Premières recherches sur la nature de l'hypnose
 
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=== Livres consacrés exclusivement à Milton Erickson ===
 
=== Livres consacrés exclusivement à Milton Erickson ===
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*{{ouvrage |id=SDLP |auteur=Jay Haley |titre=Stratégies de la psychothérapie |lieu=Ramonville Saint-Agne |éditeur=érès |année=1963 |isbn=1-8459-0022-7}}
 
*{{ouvrage |id=SDLP |auteur=Jay Haley |titre=Stratégies de la psychothérapie |lieu=Ramonville Saint-Agne |éditeur=érès |année=1963 |isbn=1-8459-0022-7}}
 
*{{ouvrage |id=TPOH |lang=en |auteur=André Weitzenhoffer |titre=The Practice of Hypnotism |lieu=New York |éditeur=John Wiley & Sons Inc. |année=1989 |isbn=0-4712-9790-9}}
 
*{{ouvrage |id=TPOH |lang=en |auteur=André Weitzenhoffer |titre=The Practice of Hypnotism |lieu=New York |éditeur=John Wiley & Sons Inc. |année=1989 |isbn=0-4712-9790-9}}
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*{{ouvrage |id=I |auteur=François Roustang |titre=Influence |lieu=Paris |éditeur=Minuit |année=1990 |isbn=2-7073-1365-3}}
*{{ouvrage |lang=en |auteurs=Jeffrey Zeig et Stephen Gilligan |titre=Brief therapy. Myths, Methods and Metaphors |lieu=New York|éditeur=Brunner Mazel |année=1990}}
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*{{ouvrage |id=ALREP |auteurs=[[Jean-Jacques Wittezaele]] et Teresa Garcia |titre=À la recherche de l'École de Palo Alto |lieu=Paris |éditeur=Seuil |année=1992 |isbn=2-0208-9636-2}}
 
*{{ouvrage |id=ALREP |auteurs=[[Jean-Jacques Wittezaele]] et Teresa Garcia |titre=À la recherche de l'École de Palo Alto |lieu=Paris |éditeur=Seuil |année=1992 |isbn=2-0208-9636-2}}
 
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*{{ouvrage |id=SPLH |auteurs=Éric Bonvin et Gérard Salem |titre=Soigner par l'hypnose |lieu=Paris |éditeur=Masson |année=1999 |isbn=2-2940-1408-1}}
 
*{{ouvrage |id=SPLH |auteurs=Éric Bonvin et Gérard Salem |titre=Soigner par l'hypnose |lieu=Paris |éditeur=Masson |année=1999 |isbn=2-2940-1408-1}}
 
*{{ouvrage |id=HDPDB |auteur=Jean-Jacques Wittezaele (dir.) |titre=La double contrainte. L'héritage des paradoxes de Bateson |lieu=Paris |éditeur=De Boeck |année=2008 |isbn=2-8041-5713-X}}
 
*{{ouvrage |id=HDPDB |auteur=Jean-Jacques Wittezaele (dir.) |titre=La double contrainte. L'héritage des paradoxes de Bateson |lieu=Paris |éditeur=De Boeck |année=2008 |isbn=2-8041-5713-X}}
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=== Autres ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article ===
 
=== Autres ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article ===
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== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
 
== Voir aussi ==
 
=== Articles connexes ===
 
=== Articles connexes ===
* ''[[Autobiographie d'un amour]]'', roman d'[[Alexandre Jardin]] paru en 1999 qui s'inspire des thèses de Milton Erickson
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* ''Autobiographie d'un amour'', roman d'Alexandre Jardin paru en 1999 qui s'inspire des thèses de Milton Erickson
  
 
=== Liens externes ===
 
=== Liens externes ===
* {{en}} [http://www.erickson-foundation.org/ La fondation Milton Erickson]
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* http://www.erickson-foundation.org/ La fondation Milton Erickson
* {{en}} [http://asch.net/ L'association américaine d'hypnose clinique]
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* http://asch.net/ L'association américaine d'hypnose clinique
* {{en}} [http://www.hypnobusters.com/articles/miltonerickson.html Article sur Milton Erickson]
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* http://www.hypnobusters.com/articles/miltonerickson.html Article sur Milton Erickson
[http://www.hypnose-ericksonienne.org/ Actualité de l'hypnose ericksonienne, Confédération francophone hypnose et thérapies brèves]
+
*  http://www.hypnose-ericksonienne.org/ Actualité de l'hypnose ericksonienne, Confédération francophone hypnose et thérapies brèves
  
 
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Version actuelle datée du 25 février 2020 à 01:22

Milton Erickson
Milton Erickson.jpg

Biographie

Nom : Milton Erickson
Naissance : 5 déc. 1901 - Aurum (Nevada), États-Unis
Décès : 25 mars 1980 - Phoenix (Arizona), États-Unis
Nationalité : USA

Thématique

Etude : Psychiatre
Profession :
Travaux : Thérapie brève

Milton Hyland Erickson, né le 5 décembre 1901 à Aurum (Nevada) et mort le 25 mars 1980 à Phoenix (Arizona), est un psychiatre et psychologue américain qui a joué un rôle important dans le renouvellement de l'hypnose clinique et a consacré de nombreux travaux à l'hypnose thérapeutique. Son approche innovante en psychothérapie repose sur la conviction que le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu'il rencontre : il s'agit par conséquent d'utiliser ses compétences et ses possibilités d'adaptation personnelles. Atteint de poliomyélite à l'âge de dix-sept ans, Erickson a été une figure emblématique du « guérisseur blessé », expérimentant sur lui-même, lors de sa réadaptation, certains phénomènes qu'il met ensuite en application dans l'hypnose thérapeutique[1].

Au cours de sa carrière, Erickson a collaboré notamment avec Margaret Mead, Gregory Bateson, Lawrence Kubie, Aldous Huxley, John Weakland, Jay Haley et Ernest Rossi. Il est considéré comme le père des thérapies brèves[2]. Ses travaux ont inspiré plusieurs approches thérapeutiques, dont l'hypnose ericksonienne, la thérapie brève de Palo Alto[3], la programmation neuro-linguistique et diverses autres techniques de traitement[4]. Parmi ses élèves les plus connus figurent Stephen Gilligan, William O'Hanlon, Stephen Lankton et Jeffrey Zeig.

Biographie

La jeunesse

Milton Erickson naît le 5 décembre 1901 à Aurum, une petite ville minière du Nevada aujourd'hui disparue. Son père, Charles, originaire de Chicago et descendant d'immigrés scandinaves, et sa mère, Clara, qui a du sang indien dans les veines, se sont mariés dans le Wisconsin en 1881[5]. Milton est atteint de troubles sensoriels et perceptifs congénitaux : il est daltonien et amusique. Sa perception du monde modifiée lui fait prendre conscience dès son plus jeune âge du caractère relatif des cadres de références des êtres humains[6]. Lorsque Milton et sa sœur aînée atteignent l'âge de la scolarité, leurs parents s'installent à Lowell, dans le Wisconsin, après y avoir acheté une ferme[7]. Milton, ses sept sœurs et son frère, participent tous aux travaux de la ferme[8]. Avec la scolarisation, on se rend compte que le jeune Milton n'est pas seulement incapable de reconnaître les rythmes et les sonorités musicales, mais qu'il est aussi atteint de dyslexie sévère[5].

En 1919, à l'âge de 17 ans[9], Erickson contracte une forme grave de poliomyélite[6]. Un soir, alors qu'il est au plus mal, alité dans sa chambre, il entend un médecin dire à sa mère dans la pièce voisine que son fils sera mort le lendemain matin. Erickson raconte comment il demande à sa mère de déplacer son lit de manière à pouvoir voir le coucher de soleil une dernière fois avant de mourir. Il vit alors ce qu'il appelle une expérience d'autohypnose, au cours de laquelle il ne voit que le coucher de soleil, faisant abstraction de l'arbre et de la barrière qui entravent sa vue par la fenêtre[10]. Il sort totalement paralysé d’un coma de trois jours, seulement capable de parler et de bouger les yeux[9]. Ne pouvant bouger, il meuble son ennui par des jeux d'observation, par lesquels il développe une capacité à percevoir les signes non verbaux émis à la limite du seuil de perception. Il observe, en voyant ses sœurs discuter entre elles, que souvent le langage verbal dit une chose alors que le langage du corps en dit une autre[11]. Elles pouvaient dire « oui » et penser « non » en même temps ... j'ai commencé à étudier le langage non verbal et le langage corporel[12]. Ses efforts pour se rééduquer l'amènent à redécouvrir par lui-même beaucoup des phénomènes classiques de l'hypnose et la manière de les utiliser à des fins thérapeutiques[6]. Erickson raconte : Je ne pouvais même pas dire où se trouvaient mes bras et mes jambes dans mon lit. C'est ainsi que j'ai passé des heures à essayer de localiser ma main, mon pied, ou mes orteils, en guettant la moindre sensation, et je suis devenu particulièrement attentif à ce que sont les mouvements[13]. Il passe aussi des heures entières à observer sa plus jeune sœur apprendre à marcher.

Erickson garde de nombreuses et douloureuses séquelles physiques de la polio. Conscient qu'il ne pourra pas devenir fermier, il décide de devenir médecin. En 1921, après onze mois d'entraînement, Erickson est capable de marcher avec des béquilles et s'inscrit parallèlement en médecine et en psychologie à l'université du Wisconsin. Le 15 juin 1922, avec seulement cinq dollars en poche, Erickson entreprend un périple solitaire de 1 200 miles en canoë à travers les quatre lacs de la région de Madison dans le Wisconsin[14]. Il revient de son aventure capable de marcher sans béquilles et de porter son canoë sur son dos, ses cinq dollars toujours en poche. En 1923, Erickson se marie pour la première fois.

Premières expériences avec l'hypnose

En 1923 et 1924, Erickson, alors étudiant en troisième année de médecine, participe au séminaire sur l'hypnose organisé à l'université du Wisconsin par Clark L. Hull, un des pères fondateurs avec Jean Leguirec de la psychologie expérimentale et des théories de l'apprentissage aux États-Unis[15]. C'est avec Hull que prend naissance l'application de la méthode expérimentale à l'hypnose[16]. Hull cherche à appliquer au domaine de l'hypnose une méthodologie stricte et reprend le fameux débat entre suggestion (École de Nancy Nancy) et état modifié de conscience (École de la Salpêtrière)[17]. La plupart des expériences de Hull se concentrent sur la question de la suggestibilité. Prenant parti en faveur de l'École de Nancy, il ne mentionne jamais aucune base physiologique pour cet état particulier que serait l'hypnose.

Au printemps de 1923, Hull manifeste de l'intérêt pour le travail expérimental d'Erickson sur l'hypnose[18] et lui propose de poursuivre ses recherches pendant l'été et d'en faire le compte rendu en septembre devant le séminaire de troisième cycle sur l'hypnose que doit organiser le département de psychologie[19].

Erickson met vite en doute la conviction de Hull selon laquelle l'opérateur, à travers ce qu'il dit et fait au sujet, est beaucoup plus important que les processus comportementaux internes du sujet sous hypnose[20]. Il critique également l'acharnement de Hull à instaurer une « technique standard » pour l'induction[20] sans tenir compte des différences individuelles entre les sujets. En octobre 1923, Erickson décide de mener ses propres recherches et commence à développer diverses techniques d'induction hypnotique permissive et indirecte[21]. Les expériences menées par Erickson déplaisent à Hull, qui a l'impression qu'il ne tient pas assez compte de l'importance des suggestions et de la suggestibilité[21]. De son côté, Erickson s'oppose à Hull pour qui un sujet hypnotisé perçoit et ressent la réalité qui l'entoure de la même manière que lorsqu'il n'est pas hypnotisé[22]. Alors qu'Erickson s'éloigne de Hull, il obtient le soutien d'autres professeurs, parmi lesquels le psychologue Joseph Jastrow et le neurologue Hans Rees, qui avait beaucoup utilisé l'hypnose dans l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale[23].

En 1928, Erickson obtient son doctorat en médecine en même temps que sa maîtrise de psychologie au Colorado general hospital[24]. Il est ensuite stagiaire en psychiatrie au Colorado psychopathic hospital, où on lui interdit de mentionner l'hypnose, puis médecin assistant au State Hospital for Mental Diseases à Howard (Rhode Island).

Premiers articles sur l'hypnose

D'avril 1930 à 1934, il est médecin-adjoint puis médecin-chef du service de recherche à l'hôpital d'État de Worcester dans le Massachusetts. C'est à cette époque qu'il est autorisé officiellement à reprendre ses recherches en hypnose[21] et qu'il publie son premier article sur le sujet[25]. En 1933, après dix ans de vie commune, Erickson se sépare de sa femme et obtient la garde de leurs trois enfants, Lance, Bert et Carol. En 1934 il devient directeur de la recherche psychiatrique à l'hôpital psychiatrique Eloise, aussi appelé Wayne County Hospital, dans le Michigan. Cette même année, lors d'une réunion scientifique, il rencontre Elisabeth Moore, « Betty », alors étudiante en psychologie à l'université du Comté de Wayne, qui devient son assistante de recherche durant l'été 1935[26]. En 1936, Elisabeth devient psychologue et se marie avec Erickson[27]. Ils ont ensemble cinq enfants (Betty Alice, Allan, Bobby, Roxie et Kristina). Elisabeth fait elle-même une carrière de psychologue et reste sa compagne et sa collaboratrice jusqu'à la fin de sa vie. Betty Erickson est connue pour avoir développé l'induction « spirale des sens » en autohypnose.

C'est dans le Michigan qu'Erickson réalise la plupart de ses expériences sur l'hypnose, notamment celles concernant la surdité hypnotique et le daltonisme hypnotique[28]. C'est également à cette époque que le psychothérapeute et neurologue Lawrence Kubie commence à s'intéresser aux travaux d'Erickson et qu'ils publient ensemble plusieurs articles dans la revue Psychoanalytic quarterly.

La Seconde Guerre mondiale et la cybernétique

De 1939 à 1948, Erickson est directeur de la recherche et de la formation psychiatrique au sein de l'hôpital psychiatrique Eloise. À partir de 1940, il travaille pour le gouvernement des États-Unis dans le cadre de l'effort de guerre à une recherche sur la structure de personnalité japonaise et les effets de la propagande nazie[28]. C'est dans ce contexte qu'il rencontre le couple d'anthropologues Gregory Bateson et Margaret Mead. Ces derniers le consultent à propos des processus de transe qu'ils ont pu observer dans leur travail de terrain à Bali[2]. Pendant la guerre, il est également chargé d'évaluer les recrues, devant décider en quelques minutes de leur aptitude psychique à rejoindre l'armée[29].

Le 13 mai 1942, Kubie invite Erickson à la première conférence Macy, organisée pendant deux jours à l'hôtel Beekman de New York sur le thème de l'« inhibition cérébrale »[30]. La conférence, organisée par le directeur médical de la fondation Macy, Frank Fremont-Smith, est principalement consacrée à l'hypnose et aux réflexes conditionnés. Parmi les participants figurent le neuropsychiatre et mathématicien Warren McCulloch, le neurophysiologiste Arturo Rosenblueth, Gregory Bateson et Margaret Mead. Les discussions sont principalement menées par Erickson et par le béhavioriste Howard Liddell, spécialiste du conditionnement des mammifères[30]. Cette conférence est à l'origine de l'émergence du mouvement cybernétique.

La Seconde Guerre mondiale contribue en outre à relancer la question de l'hypnose, et en particulier son utilisation souvent efficace dans les névroses de combat[31].

Au début de l'automne 1947, il se blesse, notamment au visage, lors d'un accident de vélo dû à une collision avec un chien. En raison de ses nombreuses allergies, il décide de se faire administrer un traitement anti-tétanos par piqûres et dix jours plus tard, il tombe sévèrement malade (maladie sérique). Finalement, au printemps 1948, il est hospitalisé à l'hôpital universitaire du Michigan, à Ann [9].

Le sage de Phoenix

En 1948, suivant le conseil de ses médecins d'aller vivre dans un endroit désertique en raison de ses nombreuses allergies, Erickson s'installe à Phoenix, en Arizona[32]. Après avoir travaillé un an au sein de l'Arizona State Hospital, dirigé par son vieil ami le psychiatre John Larson[9], il ouvre un cabinet de consultations privées[7] à son domicile de Cypress Street, une modeste maison de briques. Son cabinet est une petite pièce contiguë à la salle à manger et son salon fait office de salle d'attente[33]. Étant toujours féru d'enseignement, Erickson commence alors à animer les Seminars on Hypnosis, des ateliers de formation à l'hypnose qu'il donne à travers tous les États-Unis[34]. En 1949, avec l'obstétricien William Kroger et le psychologue André Weitzenhoffer, il contribue à la création de la Society for Clinical and Experimental Hypnosis. Pendant presque un an, au début des années cinquante, Erickson et Aldous Huxley consacrent beaucoup de temps à préparer une étude commune sur les différents états de conscience. Leur projet prend fin lorsqu'un incendie de broussailles détruit la maison de Huxley à Los Angeles et leurs carnets respectifs pour cette étude[35].

En 1950, une jeune psychiatre, Linn Fenimore Cooper, propose à Erickson de mener avec elle une expérience sur la distorsion du temps en hypnose, partiellement financée par la National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) (qui devient la National Aeronautics and Space Administration (NASA) en 1958). Ils publient ensemble les résultats de cette expérience en 1954[36].

C'est à cette époque, alors qu'il est âgé de 51 ans, qu'Erickson est une seconde fois victime de la polio sans qu'il soit possible a posteriori d'établir s'il s'agit d'une aggravation brusque d'un syndrome post-polio (caractérisé par des douleurs et faiblesses musculaires causées par l'usage systématique de muscles partiellement paralysés[6],[9]), ou d'une authentique deuxième infection par une souche du virus de la polio différente de celle ayant causé la maladie contractée en 1919[37].

Cette seconde attaque le laisse encore plus handicapé qu'auparavant, mais ayant déjà traversé une épreuve similaire, il applique à cette occasion les stratégies qu'il a mises au point pour retrouver sa force musculaire. N'ayant récupéré que partiellement, il est par la suite contraint de se déplacer en fauteuil roulant et souffre de douleurs chroniques qu'il combat par l'autohypnose : Il me faut en général une heure après le réveil pour me débarrasser complètement de la douleur. Cela m'était plus facile quand j'étais plus jeune : j'ai à présent plus de difficultés dans les muscles et les articulations... Ces derniers temps, la seule manière que j'ai trouvée de contrôler ma douleur est de m'asseoir dans mon lit, de tirer une chaise à côté et de presser mon larynx sur le dossier de la chaise. C'est très inconfortable, mais cet inconfort je le crée délibérément. (It usually takes me an hour after I awaken to get all the pain out. It used to be easier when I was younger. I have more muscle and joint difficulties now... Recently the only way I could get control over the pain was by sitting in bed, pulling a chair close, and pressing my larynx against the back of the chair. That was very uncomfortable: But it was discomfort I was deliberately creating).

Passionné de botanique, Milton Erickson possède une riche collection de cactées, dont il est particulièrement fier[38]. En raison de son daltonisme, il n'est capable de reconnaître qu'une seule couleur, le pourpre. Il possède donc de nombreux vêtements et objets de cette couleur. Il collectionne aussi les sculptures en bois de fer (le palo fierro, Olneya tesota) des Amérindiens Seri du désert de Sonora, au Mexique[39].

En 1953, Erickson organise un séminaire de week-end sur l'hypnose à San Francisco. Jay Haley, qui participe à un programme de recherche sur l'étude de la communication dirigé par l'anthropologue Gregory Bateson, manifeste son désir d'y participer et Bateson organise la rencontre[2]. Le 24 mai 1955, Bateson écrit la lettre suivante à Erickson : Cher Milton, Je t'écris parce qu’après bien des péripéties mon projet de recherche semble avoir atteint une position théorique qui nous permet de savoir les questions que nous souhaiterions te poser à propos de l'hypnose. Deux des membres de mon équipe, Jay Haley et John Weakland, ont fait quelques petites expériences avec l’hypnose depuis que Jay a suivi ton séminaire de San Francisco. Il devient plus évident qu'une meilleure connaissance de l’hypnose nous permettrait d’avancer dans notre travail[40]. Erickson se montre intéressé par le projet et, de 1955 à 1960, Haley et John Weakland lui rendent souvent visite à Phoenix, où ils passent de longues heures à discuter avec lui de la nature de l'hypnose et à l'observer lorsqu'il travaille avec ses patients[33]. Au cours de cette période, Erickson se rend régulièrement à Palo Alto pour rencontrer les autres membres du projet, Bateson et le psychiatre Donald D. Jackson[40].

En 1957, Erickson fonde l'American Society of Clinical Hypnosis[41] avec William Kroger en vue de proposer une alternative à l'hypnose « de laboratoire », focalisée sur les généralités plutôt que sur les spécificités de la transe et de son induction. Pendant dix ans, il est le directeur du journal de l'association, The American journal of clinical hypnosis[42].

En 1970, Erickson quitte Cypress Street pour s'installer à Hayward Avenue. C'est en 1973, à la suite de la publication par Jay Haley de Uncommon therapy, que le nom d'Erickson devient connu du grand public. L'année suivante, Erickson met fin à sa pratique de psychothérapeute[9] et rencontre, par l'intermédiaire de Gregory Bateson, les fondateurs de la Programmation neuro-linguistique (PNL), Richard Bandler, John Grinder ainsi que Robert Dilts et Stephen Gilligan. Au cours des six dernières années de sa vie, Erickson accueille chez lui de nombreux psychothérapeutes venus du monde entier pour discuter avec eux d'hypnose, de thérapie et de la vie en général, au cours de séances quotidiennes de quatre à cinq heures[43].

En décembre 1980, à Phoenix, a lieu le premier congrès international consacré à Erickson ; cependant celui-ci meurt le 25 mars 1980 d'un choc septique, lié à une infection qui se manifeste sous la forme d'une péritonite[44], six mois avant la tenue de cette manifestation. Le corps d'Erickson est incinéré, et ses cendres sont dispersées sur le mont Squaw Peak (aujourd'hui appelé Piestewa Peak), où il envoyait souvent ses patients et ses élèves effectuer des tâches thérapeutiques[45].

Principaux apports en psychothérapie

Méfiance à l'égard des théories psychologiques

Erickson était convaincu qu'aucune théorie psychologique ne pouvait rendre compte de l'infinie diversité des êtres humains. C'est pourquoi il considérait que la manière d'aider une personne à résoudre ses problèmes devait toujours être développée sur mesure, pour pouvoir répondre à ses besoins uniques. Pour lui, les théories sur les manières de penser et de se comporter risquent le plus souvent de nous enfermer dans des perceptions et des attitudes inadéquates[46]. C'est pourquoi, dans son approche radicalement empirique, il évitait d'utiliser les principes généraux issus de modèles « scientifiques » de psychothérapie et d'hypnose, qui mettent l'accent sur une standardisation de l'approche diagnostique et du mode d'intervention[4]. En d'autres termes, pour lui, il n'y a de thérapie que si le thérapeute réussit à découvrir ce qui convient à cette personne particulière en ce moment particulier[47]. Son amie, l'anthropologue Margaret Mead, déclare : Milton Erickson ne résolvait jamais un problème d'une manière déjà utilisée s'il pouvait en trouver une nouvelle - et généralement il le pouvait[48]. Elle souligne que c'est aussi ce qui constituait une barrière pour la transmission de ce qu'il connaissait[49].

Un art de l'observation

Dans son enseignement en psychothérapie, Erickson apprenait à ses élèves à bien observer le patient sans avoir d'idées préconçues sur lui. Il considérait en outre que l'apprentissage de l'hypnose et de l'autohypnose était un excellent moyen pour le thérapeute de développer ses capacités d'observation. Il soulignait qu'il était lui-même le plus souvent en transe lorsqu'il menait des séances de thérapie. Dans un article publié avec Ernest Rossi en 1977, il déclare : quand il y a une question cruciale à propos d'un patient et que je ne veux pas passer à côté du moindre détail, j'entre en transe[50]. Pour lui, la transe du thérapeute lui permet notamment d'être plus conscient des nombreux messages subliminaux non verbaux que les patients émettent inconsciemment[51]. Erickson ne voulait pas être considéré comme un gourou ou un magicien. Il insistait sur le fait que tout ce qu'il faisait était le résultat de l'observation attentive de la personne et de la réponse aux communications de cette dernière[26].

Une conception nouvelle de l'inconscient

Un des apports fondamentaux d'Erickson en psychothérapie est l'idée que l'inconscient de la personne est une partie bénigne et utile pour elle[46]. Erickson a une position réaliste, au sens philosophique du terme, en ce qui concerne l'inconscient : il croit en son existence réelle[52]. Selon sa conception, l'inconscient n'est pas la menace pulsionnelle qui, selon la théorie psychanalytique, vient perturber la vie consciente et a donc contraint au refoulement. Bien au contraire, pour Erickson, l'inconscient est la source des énergies nouvelles que le patient ignore et auxquelles il devra apprendre à faire une place de plus en plus grande[53]. Le souci principal du thérapeute doit être de découvrir ou, mieux encore, de faire découvrir les ressources, ignorées du patient, qui vont lui permettre d'opérer en lui une modification[54]. Erickson voit l'inconscient soit comme un sujet agissant, doté de caractéristiques différentes du moi conscient de la personne, soit comme un stock d'apprentissages, véritable réservoir de ressources pour la personne[55]. Cette conception de l'inconscient est liée à sa compréhension de l'hypnose, qu'il définit comme l'évocation et l'utilisation des apprentissages inconscients[56].

Pour Erickson, chacun a en lui les ressources, la capacité de soulager ses propres souffrances et de résoudre ses problèmes d'une manière qui ne doit pas nécessairement être comprise au niveau cognitif[57]. Pour lui, il n'est pas important que qui que ce soit, même la personne elle-même, comprenne comment les changements se produisent. Il est seulement important qu'ils se produisent. L'inconscient accomplit des faits dont la conscience est incapable, et qu'elle ne conçoit souvent même pas. Mais c'est à condition que la conscience se borne à demander son secours à l'inconscient, sans préjuger ni de la manière, ni du moment qu'il choisira pour agir, et qu'elle s'abstienne entièrement d'interférer avec son action[58].

En outre, cela vaut aussi pour le thérapeute. Ainsi, Erickson déclare: Quand vous avez un problème avec un patient, vous y réfléchissez, vous trouvez dans votre esprit inconscient comment vous allez régler ce problème. Puis, deux semaines plus tard, vous dites ce qu'il faut quand il faut. Mais vous n'avez aucun intérêt à le savoir à l'avance, parce que dès que vous le savez consciemment, vous commencez à vouloir l'améliorer et vous gâchez tout[59].

L'approche utilisationnelle

Dans ses supervisions, Erickson insistait sur l'importance d'établir le contact avec le patient sur son propre terrain et de créer des situations dans lesquelles le patient peut prendre conscience de ses propres capacités à modifier sa manière de penser[3]. En d'autres termes, pour Erickson, la première chose à faire en psychothérapie est de ne pas essayer de contraindre l'être humain à modifier sa manière de penser ; il est préférable de créer des situations dans lesquelles l'individu modifiera lui-même volontairement sa façon de penser[60]. De manière plus générale, comme le souligne John Weakland dès 1956, Erickson prend tout comme un mouvement vers lui. Il dit que la résistance est une proposition de jeu ; ce qui veut dire qu’il prend l’aspect positif de tout et l’utilise pour construire une interaction…[40].

Controverses

Le psychiatre Don Jackson, qui étudia et admira le travail de Milton Erickson, n'en est pas moins prudent, voire méfiant, questionnant les motivations d'Erickson et se demandant si les changements qu'il obtenait avec ses patients étaient durables. Ainsi, il déclare: Il me semble, lorsque je lis ce qu’il écrit, que sa principale préoccupation c’est de faire la preuve de sa propre habilité à être efficace. Et je trouve que c’est quelque peu différent de chercher à obtenir une certaine gratification à travers la relation, ce que, je pense, la plupart des thérapeutes recherchent plutôt… Je connais la joie de faire quelque chose de brillant ; c’est une magnifique sensation de couper la tête et de la brandir fièrement, mais je ne suis pas sûr qu’avec le temps…[40].

Un autre ami et collaborateur d'Erickson, le chercheur André Weitzenhoffer, a fait état de nombreuses fois de ses craintes concernant la nature de l'héritage d'Erickson, étant donnée la grande hétérogénéité des praticiens se réclamant de son travail. Il a en particulier critiqué la vision proposée par Richard Bandler et John Grinder, qu'il juge frelatée et parfois fantaisiste[61]. Il est rejoint en cela en France par le Dr Jean Godin dont il préface d’ailleurs le livre. Jean Godin importe néanmoins en France les thèses d’Erickson avec la création du premier Institut Milton Erickson de France en 1982, puis l’Association Française de Nouvelle Hypnose en 1992.

Bernard Sensfelder, psychologue et hypnothérapeute travaillant dans la lignée de François Roustang, tout en reconnaissant à Erickson le génie de créer une thérapie différente pour chaque individu, émet plusieurs réserves[62].

  • L'approche ericksonienne suppose qu'il faut répondre à la demande du patient. Or, pour Sensfelder, rien ne dit que le changement de comportement demandé par le patient aille dans le sens de l'émergence de sa quiddité.
  • « Pour Milton Erickson, tous les moyens sont bons si l'objectif est respectable. » Sensfelder plaide pour un cadre éthique rigoureux et estime qu'Erickson recourt à la manipulation. Sur ce point, Roustang dit quant à lui que « Erickson manipule de façon honteuse des gens. C'est certain ! Et pourtant c'est la seule manière pour lui de respecter la liberté [du patient][63]. »
  • Enfin, il estime qu'Erickson, américain - par conséquent très centré sur l'efficacité et la résolution de problèmes - est trop dans l'optique de faire. De ce point de vue, il juge que l'approche de François Roustang, qui consiste à « ne rien faire pour que quelque chose se fasse », à l'exact opposé de celle de Milton Erickson, est préférable. Elle permettrait à "l'Être qui est présent de se manifester, pour investir son propre corps et se libérer de ses entraves"[64].

Chronologie

  • 1901 : Naissance à Aurum, Nevada, États-Unis, le 5 décembre.
  • 1919 : Milton Erickson contracte la poliomyélite.
  • 1921 : Débute ses études en médecine et psychologie à l'université du Wisconsin.
  • 1923 : Premier mariage et participation au séminaire sur l'hypnose de Clark L. Hull.
  • 1928 : Doctorat en médecine et maîtrise de psychologie.
  • 1930–1934 : Médecin-adjoint puis médecin-chef du service de recherche à l'hôpital d'État de Worcester dans le Massachusetts.
  • 1936 : Mariage avec Elisabeth Moore.
  • 1939–1948 : Directeur de la recherche et de la formation psychiatrique au sein de l'hôpital psychiatrique Eloise.
  • 1942 : Participe à la première conférence Macy.
  • 1948 : Déménage pour Phoenix, Arizona.
  • 1953 : Deuxième « attaque de polio ».
  • 1955–1960 : Rencontres régulières avec Jay Haley et John Weakland.
  • 1973 : Publication de Uncommon therapy par Jay Haley.
  • 1974 : Rencontre avec Bandler et Grinder.
  • 1980 : Décès à Phoenix, Arizona, le 25 mars.

Bibliographie

Livres de Milton Erickson

  • Milton H. Erickson et Linn Fenimore Cooper, Time Distortion in Hypnosis: An Experimental and Clinical Investigation, Williams & Wilkins, Baltimore, 1954, (ISBN 1-899836-95-0).
  • Milton H. Erickson, S. Herschman et I. Secter, The Practical Application of Medical and Dental Hypnosis, {{{éditeur}}}, {{{lieu}}}, 1961, (ISBN 0-87630-570-2).
  • Milton H. Erickson, Ernest L. Rossi et S. I. Rossi, Hypnotic realities: The clinical hypnosis and forms of indirect suggestions, Irvington, New York, 1976, (ISBN 0-8290-0112-3).
  • Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, Hypnotherapy: An exploratory casebook, Irvington, New York, 1979, (ISBN 0-8290-0244-8).
  • Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Irvington, New York, 1980, (ISBN 0-8290-1206-0).
  • Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 2 : Altération par l'hypnose des processus sensoriels, perceptifs et psychophysiologiques, Irvington, New York, 1980, (ISBN 0-8290-1207-9).
  • Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 3 : Étude par l'hypnose des processus psychodynamiques, Irvington, New York, 1980, (ISBN 0-8290-1208-7).
  • Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 4 : Innovations en hypnothérapie, Irvington, New York, 1980, (ISBN 0-8290-1209-5).
  • Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, Experiencing Hypnosis, Irvington, New York, 1981, (ISBN 0-8290-0246-4).
  • Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, The February man: Evolving Consciousness and Identity in Hypnotherapy, Brunner/Mazel, New York, 1989, (ISBN 0-4159-9095-5).

Livres consacrés exclusivement à Milton Erickson

  • Jay Haley, Advanced Techniques of Hypnosis & Therapy: Selected Papers of Milton H. Erickson, M.D., Grune & Stratton, New York, 1967, (ISBN 0-8089-0169-9).
  • Jay Haley, Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson, Desclée de Brouwer, Paris, 1973, (ISBN 0-3933-1031-0).
  • John Grinder et Richard Bandler, Patterns of the Hypnotic Techniques of Milton H. Erickson, M.D. Vol. 1, , , 1975, (ISBN 1-5555-2052-9).
  • John Grinder, Richard Bandler et Judith Delozier, Patterns of the Hypnotic Techniques of Milton H. Erickson, M.D. Vol. 2, , , 1977, (ISBN 1-5555-2053-7).
  • Jeffrey Zeig, Un séminaire avec Milton Erickson, Brunner Mazel, New York, 1980, (ISBN ).
  • Sidney Rosen, Ma voix t'accompagnera, Hommes et Groupes, Paris, 1982, (ISBN 0-3933-0135-4).
  • Jeffrey Zeig, Ericksonian approaches to hypnosis and psychotherapy, Brunner Mazel, New York, 1982, (ISBN 0-8763-0276-2).
  • Ernest L. Rossi, M.O. Ryan et F.A. Sharp, Healing in hypnosis: The seminars, workshops, and lectures of M.H. Erickson, Irvington, New York, 1983, (ISBN ).
  • Jeffrey Zeig, Ericksonian psychotherapy: T.1 Structure, T.2 Clinical applications, Brunner Mazel, New York, 1985, (ISBN ).
  • Jeffrey Zeig, Experiencing Erickson: An introduction to the man and his work, Brunner Mazel, New York, 1985, (ISBN 0-8763-0409-9).
  • Jay Haley, Conversations with Milton H. Erickson - 3 volumes, Triangle Books, , 1985, (ISBN ).
  • Jean Godin et Jacques-Antoine Malarewicz, Milton H. Erickson, ESF, Paris, 1986, (ISBN ).
  • Stephen Gilligan, Therapeutic trances: The cooperation principle in Ericksonian hypnotherapy, Brunner Mazel, New York, 1987, (ISBN ).
  • Jeffrey Zeig et Stephen Lankton, Developing Ericksonian therapy: State of the art, Brunner Mazel, New York, 1988, (ISBN 0-8763-0501-X).
  • Jacques-Antoine Malarewicz, La stratégie en psychothérapie ou l'Hypnose sans hypnose de Milton H. Erickson, ESF, Paris, 1988, (ISBN ).
  • William H. O'Hanlon et Angela L. Hexum, Thérapies hors du commun: l'œuvre clinique complète du docteur Milton H. Erickson, Satas, , 1991, (ISBN ).
  • Dominique Megglé, Erickson, Hypnose et Psychothérapie, Retz, Paris, 2002, (ISBN ).
  • Stephen Gilligan, The legacy of Milton H. Erickson: Selected papers of Stephen Gilligan, Zeig Tucker Thiesen, Phoenix, 2002, (ISBN ).
  • Betty Alice Erickson, Dan Short et Roxanna Erickson Klein, Hope & Resiliency:Understanding the psychotherapeutic techniques of Milton Erickson, Crown House, Williston, Vermont, 2005, (ISBN ).
  • Betty Alice Erickson et Bradford Keeney, Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain, Satas, , 2009, (ISBN ).

Livres consacrés en partie à Milton Erickson

  • Jay Haley, Stratégies de la psychothérapie, érès, Ramonville Saint-Agne, 1963, (ISBN 1-8459-0022-7).
  • André Weitzenhoffer, The Practice of Hypnotism, John Wiley & Sons Inc., New York, 1989, (ISBN 0-4712-9790-9).
  • François Roustang, Influence, Minuit, Paris, 1990, (ISBN 2-7073-1365-3).
  • {{{auteur}}}, Brief therapy. Myths, Methods and Metaphors, Brunner Mazel, New York, 1990, (ISBN ).
  • {{{auteur}}}, À la recherche de l'École de Palo Alto, Seuil, Paris, 1992, (ISBN 2-0208-9636-2).
  • François Roustang, Qu'est-ce que l'hypnose ?, Minuit, Paris, 1994, (ISBN 2-7073-1814-0).
  • Thierry Melchior, Créer le réel. Hypnose et thérapie, Seuil, Paris, 1998, (ISBN ).
  • {{{auteur}}}, Soigner par l'hypnose, Masson, Paris, 1999, (ISBN 2-2940-1408-1).
  • Jean-Jacques Wittezaele (dir.), La double contrainte. L'héritage des paradoxes de Bateson, De Boeck, Paris, 2008, (ISBN 2-8041-5713-X).
  • {{{auteur}}}, La Nouvelle Hypnose, Albin Michel, Paris, 1992, (ISBN ).

Autres ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article

  • Wilhelm Wundt, Hypnotisme et suggestion, Félix Alcan, , 1892, (ISBN ).
  • Clark Leonard Hull, Hypnosis and suggestibility, , New York, 1933, (ISBN ).
  • Margaret Mead, Letters from the field, Harper & Row, New York, 1977, (ISBN ).
  • Léon Chertok (dir.), Résurgence de l'hypnose, Desclée de Brouwer, , 1984, (ISBN ).
  • Steve J. Heims, The Cybernetics Group, MIT Press, Cambridge, 1991, (ISBN ).
  • Jean François Billeter, Études sur Tchouang-tseu, Allia, Paris, 2004, (ISBN ).

Notes et références

  1. Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Satas, , 1980, (ISBN ). p. 156.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Jay Haley, Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson, Desclée de Brouwer, Paris, 1973, (ISBN ). p. 9.
  3. 3,0 et 3,1 Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia, À la recherche de l'École de Palo Alto, Seuil, Paris, 1992, (ISBN ).
  4. 4,0 et 4,1 Betty Alice Erickson et Bradford Keeney, Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain, Satas, , 2009, (ISBN ). p. 14.
  5. 5,0 et 5,1 Thierry Melchior, Créer le réel. Hypnose et thérapie, Seuil, Paris, 1998, (ISBN ). p. 37.
  6. 6,0 6,1 6,2 et 6,3 Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Satas, , 1980, (ISBN ). p. IX.
  7. 7,0 et 7,1 François Roustang, Influence, Minuit, Paris, 1990, (ISBN ). p. 37.
  8. Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia, À la recherche de l'École de Palo Alto, Seuil, Paris, 1992, (ISBN ). p. 202.
  9. 9,0 9,1 9,2 9,3 9,4 et 9,5 Jeffrey Zeig, Experiencing Erickson: An introduction to the man and his work, Brunner Mazel, New York, 1985, (ISBN ).
  10. Milton H. Erickson & Ernest Rossi, « Les expériences d'autohypnose de Milton H. Erickson », The American journal of clinical hypnosis, juillet 1977, 20, p. 36-54.
  11. Thierry Melchior, Créer le réel. Hypnose et thérapie, Seuil, Paris, 1998, (ISBN ). p. 38.
  12. Sidney Rosen, Ma voix t'accompagnera, Hommes et Groupes, Paris, 1982, (ISBN ). p. 47.
  13. Jay Haley, Advanced Techniques of Hypnosis & Therapy, Grune & Stratton, , 1967, (ISBN ). p. 2.
  14. Betty Alice Erickson et Bradford Keeney, Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain, Satas, , 2009, (ISBN ). p. 37.
  15. Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Satas, , 1980, (ISBN ). p. 5.
  16. Léon Chertok (dir.), Résurgence de l'hypnose, Desclée de Brouwer, , 1984, (ISBN ). p. 97.
  17. Léon Chertok (dir.), Résurgence de l'hypnose, Desclée de Brouwer, , 1984, (ISBN ). p. 98.
  18. Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Satas, , 1980, (ISBN ). p. 172.
  19. Selon Erickson, il s'agit probablement du premier cours officiel de troisième cycle sur l'hypnose organisé aux États-Unis.
  20. 20,0 et 20,1 Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Satas, , 1980, (ISBN ). p. 6.
  21. 21,0 21,1 et 21,2 Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Satas, , 1980, (ISBN ). p. 19.
  22. Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Satas, , 1980, (ISBN ). p. 47.
  23. Milton H. Erickson et Ernest L. Rossi, L'intégrale des articles de Milton H. Erickson. Tome 1 : De la nature de l'hypnose et de la suggestion, Satas, , 1980, (ISBN ). p. 49.
  24. Jay Haley, Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson, Desclée de Brouwer, Paris, 1973, (ISBN ). p. 16.
  25. « À propos d'éventuels effets préjudiciables de l'hypnose expérimentale », The American Journal of Abnormal and Social Psychology, 1932, p. 312-327.
  26. 26,0 et 26,1 Betty Alice Erickson et Bradford Keeney, Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain, Satas, , 2009, (ISBN ). p. 6.
  27. Betty Alice Erickson et Bradford Keeney, Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain, Satas, , 2009, (ISBN ). p. 7.
  28. 28,0 et 28,1 Thierry Melchior, Créer le réel. Hypnose et thérapie, Seuil, Paris, 1998, (ISBN ). p. 43.
  29. Betty Alice Erickson et Bradford Keeney, Le Dr. Milton H. Erickson, médecin et guérisseur américain, Satas, , 2009, (ISBN ). p. 41.
  30. 30,0 et 30,1 Steve J. Heims, The Cybernetics Group, MIT Press, Cambridge, 1991, (ISBN ). p. 14.
  31. Léon Chertok (dir.), Résurgence de l'hypnose, Desclée de Brouwer, , 1984, (ISBN ). p. 99.
  32. Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia, À la recherche de l'École de Palo Alto, Seuil, Paris, 1992, (ISBN ). p. 205.
  33. 33,0 et 33,1 Jay Haley, Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson, Desclée de Brouwer, Paris, 1973, (ISBN ). p. 14.
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Voir aussi

Articles connexes

  • Autobiographie d'un amour, roman d'Alexandre Jardin paru en 1999 qui s'inspire des thèses de Milton Erickson

Liens externes